Gambie : le président de la Cour suprême refuse d’examiner le recours de Yahya Jammeh

En l’état, le président de la Cour suprême gambienne, Emmanuel Fagbenle, s’est déclaré incompétent ce lundi concernant l’examen du recours porté devant cette juridiction par le chef de l’État Yahya Jammeh. Cet examen est repoussé à une date ultérieure.

L’ex-président gambien, Yahya Jammeh, à gauche, avec son homologue nigérian à droite, Muhammadu Buhari, à Banjul, le 13 janvier 2017. © Bayo Omoboriowo/AP/SIPA

L’ex-président gambien, Yahya Jammeh, à gauche, avec son homologue nigérian à droite, Muhammadu Buhari, à Banjul, le 13 janvier 2017. © Bayo Omoboriowo/AP/SIPA

Publié le 17 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

« Étant donné que cette injonction me concerne en tant que président de la Cour suprême, je me récuse de son examen », a déclaré à l’audience lundi 16 janvier le président nigérian de la Cour suprême, Emmanuel Fagbnele. « Ce recours attendra que la Cour suprême soit constituée […] le temps de permettre aux juges d’arriver en Gambie », a ajouté le magistrat nigérian.

L’avocat de Yahya Jammeh et ex-ministre de la Justice, Edward Gomez, a par la suite reconnu qu’il ne lui serait pas possible d’obtenir l’injonction demandée avant le 19 janvier « parce que le président de la Cour suprême a dit très clairement qu’il ne pouvait pas se prononcer seul sur ce dossier ». À cette date, Adama Barrow doit pourtant officiellement être investi président de la Gambie. 

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Yahya Jammeh temporise

Yahya Jammeh a demandé à son homologue libérienne Ellen Johnson Sirleaf, en tant que présidente en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), d’accélérer l’envoi de juges pour pourvoir les sièges vacants à la Cour suprême. Il a réaffirmé que « le statu quo devait prévaloir » tant que celle-ci n’aurait pas statué sur ses recours.

La date du 19 janvier n’est pas gravée dans le marbre.

« La soi-disant date du 19 janvier n’est pas gravée dans le marbre », a-t-il par ailleurs fait remarqué à la présidente libérienne, lors d’une conversation téléphonique dont l’enregistrement a été diffusé dans la nuit de dimanche à lundi par la télévision d’État GRTS.

Adama Barrow en Gambie pour son investiture

À travers une déclaration lue par son conseiller, Mai Fatty, Adama Barrow, a de son côté assuré qu’il serait en Gambie pour y prêter serment et prendre ses fonctions jeudi 19 janvier. Le président élu a par ailleurs appelé ses concitoyens à « continuer à faire preuve de retenue, à respecter la loi et à ne pas répondre à la provocation ».

Accueilli au Sénégal voisin depuis dimanche à la demande de la Cedeao, Adama Barrow avait quitté Banjul vendredi 13 janvier avec la présidente libérienne venue en Gambie dans le cadre d’une mission de la Cédéao. Il s’était dans un premier temps rendu à Bamako où il était invité au sommet Afrique-France, avant de rejoindre Dakar, au côté du chef de l’État sénégalais Macky Sall.

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La pression internationale sur Yahya Jammeh ne cesse d’augmenter alors qu’approche la fin officielle de son mandat. Dans une interview accordée à la BBC le 13 janvier, Adama Barrow a déclaré qu’il n’était « pas nécessaire » que Yahya Jammeh s’exile à l’étranger. Selon lui, des « pourparlers directs » pourraient suffire à résoudre la crise post-électorale.

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