Liberia, Guinée, Sierra Leone : où en est la lutte contre Ebola ?

Si le taux hebdomadaire de transmission du virus Ebola reste élevé au Liberia, en Guinée et au Sierra Leone, l’OMS estime pouvoir « prendre le dessus » sur l’épidémie dans ces trois pays les plus touchés. Explications.

Du personnel de la Croix Rouge française transport un malade atteint par Ebola, en Guinée. © AFP

Du personnel de la Croix Rouge française transport un malade atteint par Ebola, en Guinée. © AFP

Publié le 2 décembre 2014 Lecture : 3 minutes.

La transmission du virus dans les trois pays les plus touchés – Liberia, Guinée et Sierra Leone – reste à un niveau élevé avec 1 100 nouveaux cas par semaine, contre mille il y a deux mois. "Il y a un danger à ce que les gens soient moins vigilants", a prévenu le Dr Bruce Aylward, adjoint au Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le taux de mortalité pour les malades atteints du virus se situerait actuellement aux environs de 70%.

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  • Sécurisation des inhumations

Dans la lutte contre Ebola, une grande partie du succès se joue dans la sécurisation des inhumations. Les corps des victimes du virus, tout comme les fluides des malades (sueur, salive, etc), sont les principaux vecteurs de propagation. En août, en Afrique de l’Ouest, près de 60% des nouvelles infections avaient lieu lors des enterrements.

Sur ce point précis, l’OMS estime avoir atteint un premier but avec près de 70% d’inhumations sûres des victimes du virus dans les trois pays les plus touchés. "Le Liberia et la Guinée ont atteint cet objectif de 70% d’inhumations sûres et 70% des cas traités", s’est félicité à Genève Bruce Aylward.

La Sierra Leone atteint ces proportions "dans la plupart des endroits du pays" mais plus difficilement à l’Ouest où l’épidémie continue de se propager, selon l’organisation sanitaire qui espère que le pays y arrivera "d’ici quelques semaines". 

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  • Bilan humain, confusion dans les chiffres

La semaine dernière un premier bilan pour les trois pays les plus touchés, communiqué le 26 novembre par l’OMS, faisait état de 5 674 morts. Un chiffre qui a bondi à 6 928 morts dans la nuit du 28 au 29 novembre.

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Selon Tarik Jasarevic, porte-parole de l’OMS, cette soudaine augmentation semble être dû à une mise à jour "des données passées" et non pas à une hausse spectaculaire des morts ces derniers jours.

L’organisation avait indiqué à plusieurs reprises que les chiffres publiés de morts étaient peut-être sous-estimés étant donné les difficultés rencontrées dans la collecte de données globales.

  • Objectifs pour le 1er janvier

Au 1er janvier, l’OMS espère atteindre 100% de cas traités et 100% d’inhumations sûres. Elle espère également atteindre le zéro nouveau cas d’ici six mois.

"Nous pouvons très certainement prendre le dessus sur Ebola (…) Nous sommes dans une situation très différente d’il y a 2 mois", précise le responsable de l’OMS, ajoutant cependant que "cela ne suffira pas pour atteindre le seuil zéro de nouveaux cas. Pour cela, d’autres mesures sont nécessaires".

20 000 personnes devront s’impliquer, notamment des personnels locaux, pour atteindre les nouveaux objectifs. L’OMS prévoit aussi de passer à 450 employés internationaux sur le terrain contre 250 aujourd’hui.

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  • Financements

Pour atteindre les objectifs sanitaires fixés par l’OMS, la lutte est aussi financière. Sur les 1,55 milliard de dollars demandés par les agences de l’ONU, 920 ont pour le moment été versés, obligeant l’OMS à effectuer "des choix" sur le terrain.

"Beaucoup de choses ont été faites pour faire des économies", selon le spécialiste qui a déclaré que plusieurs centres de traitement utilisaient par exemple des générateurs de 15 watts ou seulement une ambulance alors que deux seraient nécessaires.

Or pour "éradiquer totalement le virus", les coûts vont nécessairement devoir augmenter.

(Avec AFP)
 

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