La Gambie suspendue à l’investiture d’Adama Barrow

La Gambie est suspendue à la cérémonie d’investiture du président élu, Adama Barrow, prévue ce jeudi en présence de certains chefs d’État africains, dans un lieu encore inconnu. L’armée sénégalaise a posé un ultimatum à Yahya Jammeh mercredi soir, mais ce matin, aucun mouvement de troupes n’a été signalé.

Des Gambiens prennent le ferry pour le Sénégal à Banjul le 17 janvier 2017. © AP/SIPA

Des Gambiens prennent le ferry pour le Sénégal à Banjul le 17 janvier 2017. © AP/SIPA

Publié le 19 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Le mandat de Yahya Jammeh a expiré officiellement dans la nuit de mercredi à jeudi, à minuit, heure locale. Selon un correspondant de l’AFP, la situation à Banjul était calme mais un important déploiement militaire était visible.

Pour l’heure, on ne connait toujours aucun détail sur la cérémonie d’investiture de son successeur élu, Adama Barrow, qui doit avoir lieu jeudi 19 janvier en présence des États d’Afrique de l’Ouest.

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Médiation du président mauritanien

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, est arrivé à Banjul dans la soirée pour une ultime médiation. La Mauritanie, qui ne fait pas partie de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est dite confiante dans les chances de succès de son plan de crise, après deux missions infructueuses de l’organisation régionale les 13 décembre et 13 janvier, pour tenter de convaincre Yahya Jammeh de céder le pouvoir.

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L’avion du chef de l’État mauritanien s’est ensuite posé à Dakar, peu avant minuit, pour y rencontrer Adama Barrow, ainsi que le président sénégalais Macky Sall. Ces deux derniers étaient venus l’attendre à l’aéroport pour le rencontrer, a rapporté la radio privée sénégalaise RFM.

Adama Barrow n’a pas fait d’apparition publique depuis qu’il a été accueilli dimanche 15 janvier au Sénégal, à la demande de la Cedeao. Son entourage soutient invariablement qu’il prêtera serment ce jeudi comme prévu, sans expliquer dans quelles conditions ni exactement où.

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Troupes ouest-africaines prêtes à intervenir

Mercredi 18 janvier, des troupes ouest-africaines se tenaient prêtes à intervenir en cas d’échec des négociations, la Cedeao ayant à plusieurs reprises averti qu’elle pourrait recourir à la force en dernier ressort.

« Si la solution politique échoue, nous allons engager » les opérations en Gambie, a de fait déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée sénégalaise, le colonel Abdou Ndiaye, confirmant des mouvements de soldats sénégalais vers la frontière entre les deux pays. L’armée de l’air nigériane a également annoncé avoir envoyé 200 hommes et des avions au Sénégal, précisant que ce déploiement était destiné à une éventuelle intervention en Gambie.

Le chef d’état-major gambien, le général Ousman Badjie, a assuré dans la soirée qu’il n’ordonnerait pas à ses hommes de résister en cas d’intervention des troupes africaines alors que le climat s’est encore alourdi en Gambie depuis que Yahya Jammeh a décrété mardi 17 janvier l’état d’urgence pour 90 jours, avec l’approbation de l’Assemblée nationale.

À la demande du Sénégal, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni mercredi à huis clos pour examiner la crise gambienne. Il se réunira de nouveau ce jeudi pour adopter une déclaration réaffirmant l’exigence que Yahya Jammeh cède le pouvoir, selon des diplomates.

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