Espèces menacées : après les singes, les hommes…
Les activités humaines inconsidérées accentuent les canicules africaines. Elles déciment aussi la faune du continent. Notamment les primates…
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 19 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.
Les oreilles des primates sifflent, ces derniers jours. Et pas seulement parce que les mauvais perdants de la Coupe d’Afrique des nations de football s’épanchent en insultes racistes sur les réseaux sociaux. Les plus proches parents biologiques de l’homme dans le monde animal – n’en déplaise aux hooligans et aux créationnistes – sont les vedettes d’une bien inquiétante étude relayée, ce mercredi, par la revue américaine Science Advances. Les résultats de cette enquête menée par 31 primatologues indiquent qu’environ 60% des primates sont menacés d’extinction, en raison des activités humaines. Et même que 75% d’entre eux voient leurs populations décliner…
Les zones géographiques concernées sont africaines, comme la Tanzanie, la République démocratique du Congo et Madagascar, mais aussi asiatiques, comme la Chine et l’Indonésie. Déjà, les lémuriens catta à queue annelée, les colobes rouges Udzungwa, les singes à nez retroussé, les semnopithèques à tête blanche et les gorilles de Grauer ont des populations qui ne dépasseraient pas quelques milliers d’individus. Les gibbons d’Hainan, espèce de singe de Chine, seraient, eux, moins nombreux que les footballeurs de la CAN. L’étude les évaluent à une trentaine de membres.
Gagnant – gagnant
Les primates sont à la fois des cibles et des victimes collatérales. Comme cibles, ils sont victimes de la chasse et des effets dévastateurs du commerce illégal d’animaux de compagnie. Comme victimes collatérales, ils pâtissent de la détérioration de leur habitat, leurs « parents » humains continuant d’abattre les arbres dans les forêts tropicales, de tracer des routes, d’exploiter des mines et de forer le sol à la recherche de pétrole. L’orang-outang de Sumatra, par exemple, est en danger extrême après avoir perdu 60% de son habitat en une vingtaine d’années.
Dans ce phénomène d’extinction progressive des espèces, si l’homme est montré du doigt, les solutions ne lui seraient pas que déplaisantes. Car comment répondre aux défis lancés aux primates, sinon en s’attaquant à ceux que les humains peinent à relever, comme la pauvreté locale, l’improductivité de l’agriculture et la croissance démographique exagérée ? Quand l’homme va bien, son « cousin » primate va bien…
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