CAN 2015 : avec Ibenge et Le Roy, les Congo font la paire
La qualification de la RDC est une surprise. Celle du Congo un exploit. Pour la première fois depuis 2000, les deux voisins participeront ensemble à une phase finale de la CAN, en Guinée Équatoriale (17 janvier-8 février), et dont le tirage au sort a lieu le 3 décembre à Malabo. Florent Ibenge, le sélectionneur des Léopards découvrira la compétition alors que Claude Le Roy, celui des Diables Rouges, l’a déjà vécue sept fois… Interview croisée.
Jeune Afrique : Que pensez-vous de votre proche voisin et de son sélectionneur ?
Florent Ibenge : Avec Claude Le Roy, on s’apprécie et on s’appelle régulièrement. Il a laissé un bon souvenir en RDC, qu’il a entraînée à deux reprises. Il connait bien les joueurs, dont beaucoup évoluent sous mes ordres. Et je suis très heureux de la qualification du Congo, que personne n’attendait vraiment. Ils sont partis de loin, et leur présence à la CAN va apporter une certaine fraîcheur. Ils ont dans leur rang de très bons joueurs, dont Bifouma.
Claude Le Roy : Florent Ibenge est un coach qui fait du très bon travail, tant avec les Léopards qu’avec Vita Club. Je connais bien la plupart des joueurs qui composent la sélection. Je pense que la RDC peut faire quelque chose d’intéressant lors de cette CAN. Il faut attendre le tirage au sort pour se faire une meilleure idée, mais une chose est sûre : on ne s’affrontera pas, puisque nous sommes dans le même chapeau…
Peut-on parler de grosse surprise à propos de vos qualifications respectives ?
Ibenge : Oui. J’ai été nommé quelques semaines avant le premier match face au Cameroun en septembre (0-2), sans avoir disputé un match amical. J’ai sélectionné des joueurs qui découvraient la sélection ou qui ne l’avait que très peu fréquentée. Je pense à Jérémy Bokila, qui pourtant joue très peu à Grozny (Russie), à Neeskens Kebano, que son entraîneur à Charleroi trouve meilleur depuis qu’il joue avec nous. Il a rencontré sa grand-mère pour la première fois à Kinshasa. Il y a parfois des retards dans le versement des frais de missions, mais les joueurs passent outre. Ils viennent en sélection et mordent dedans.
Le Roy : Une surprise ? Un exploit plutôt ! De toutes les équipes qualifiées, le Congo est celle qui est partie des tours préliminaires. Quand j’ai signé dans ce pays, mon amis me disaient : "Que vas-tu y faire, cette équipe n’est jamais nulle part." Je ne m’attendais pas à ce qu’on se qualifie pour cette CAN. J’ai renouvelé la sélection, en faisant venir des jeunes. Depuis que j’entraîne en Afrique, il s’agit sans doute de mon plus gros exploit.
La CAN débutera dans un mois et demi. Comment imaginez-vous l’avenir ?
Ibenge : Cette qualification doit servir à le préparer. On ne doit pas s’arrêter à cela, il faut convaincre d’autres joueurs de nous rejoindre. Que la sélection, après la CAN, joue des matches amicaux aux dates FIFA. Car notre objectif, c’est de gagner une CAN. Celle de 2017 ou de 2019.
Le Roy : On sera le Petit poucet, mais on ne va pas aller en Guinée Équatoriale pour prendre des raclées. Mon groupe est constitué à 90 %. Ceux qui avaient refusé de venir et qui se réveilleraient après cette qualification peuvent rester chez eux ! Il faut penser au long terme.
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