Avec les militaires de la Cedeao, à la frontière sénégalo-gambienne
Alors qu’une médiation de la dernière chance était attendue vendredi matin à Banjul, la situation restait calme le long de la frontière entre le Sénégal et la Gambie, où sont positionnées des troupes de la coalition de la Cedeao. Si Jammeh refuse de quitter le pouvoir, celles-ci pourraient rapidement entrer en action.
C’est un jour à peu près comme les autres à Karang, petite ville du sud-ouest du Sénégal collée à la frontière avec la Gambie. Les commerces sont ouverts, les rues sont pleines, et des gamins insouciants jouent dans la rue. Seul changement au décor habituel, quelques habitants, juchés sur des camions, observent attentivement des militaires s’activant autour de blindés sur un terrain vague de la ville. Contrairement à d’autres troupes sénégalaises, ce contingent, arrivé jeudi soir, n’a pas franchi la frontière et attend les instructions de son état-major.
Ses officiers, tendus, ne pipent mot. Comme beaucoup, ils sont suspendus à l’ultime tentative de médiation de la Cedeao, ce vendredi 20 janvier, à Banjul, pour tenter de convaincre Yahya Jammeh de quitter le pouvoir pacifiquement. Après avoir fait pénétrer des troupes en territoire gambien, dans la foulée de la prestation de serment d’Adama Barrow, jeudi, à l’ambassade de la Gambie à Dakar, la Cedeao a décidé de laisser une dernière chance à Jammeh : il a jusqu’à 12h GMT, ce vendredi, pour quitter le pouvoir et le pays, sans quoi l’offensive de la coalition sera déclenchée.
Coalition régionale
Alpha Condé, le président guinéen, est chargé de la lourde tâche de lui faire entendre raison. En provenance d’Europe, il est attendu à Banjul dans la matinée, après avoir fait une escale en Mauritanie pour s’y entretenir avec son homologue Mohamed Ould Abdelaziz, qui avait mené, sans succès, une précédente tentative de médiation auprès de Yahya Jammeh mercredi soir.
À l’image des blindés sénégalais positionnés à Karang, sur lesquels ont été affichés le logo de la Cedeao, les différentes troupes engagées dans l’opération agissent sous la bannière de l’organisation ouest-africaine. D’un total estimé à environ 7 000 hommes, cette coalition ouest-africaine est principalement composée de forces sénégalaises et nigérianes (qui ont toutes deux déployé des moyens terrestres, aériens et naval), mais aussi de sous-groupements togolais, ghanéens, et maliens.
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