Burundi : les opposants en exil décident d’un plan d’action contre le président Nkurunziza
Des représentants de l’opposition politique, de la société civile et de la diaspora burundaise se sont réunis ce week-end à Louvain, en Belgique, pour arrêter une stratégie commune de lutte contre le pouvoir burundais, a rapporté un de leur porte-parole.
« Toutes les forces vives de la nation burundaise opposées au troisième mandat du criminel Nkurunziza se sont réunies du 20 au 22 janvier à Louvain […] avec pour objectif de se mettre d’accord sur une stratégie commune pour le retour de la démocratie et l’État de droit au Burundi », a précisé à l’AFP Pancrace Cimpaye. Il est le porte parole du Cnared, la principale coalition des partis d’opposition burundais.
La réunion, qui se tenait à une trentaine de kilomètres de Bruxelles, a rassemblé quelque 34 personnalités, dont les principales figures politiques regroupées au sein du Cnared, et celles de la société civile ayant fui le Burundi en raison de la répression sanglante qui s’est abattue sur le pays.
Pierre-Claver Mbonimpa au comité
« On a arrêté de grandes résolutions pour mener à bien le combat pour la restauration de la démocratie. On a mis en place un plan d’action, une structure légère de coordination et un comité de conciliation et de médiation », a poursuivi Pancrace Cimpaye, sans toutefois préciser la teneur des résolutions et du plan d’action.
Ce comité de conciliation sera dirigé par Pierre-Claver Mbonimpa, le « Mandela burundais », victime d’une tentative d’assassinat en août 2015 à Bujumbura. L’activiste a confirmé à l’AFP son engagement dans ce « combat pour restaurer la démocratie » et « pour chercher d’autres voies si celle de la médiation échoue complètement ».
« Notre objectif est de présenter un front uni, même si chaque entité garde son identité […] Il s’agissait de mettre en place une passerelle en vue de coordonner notre action », a-t-il insisté.
Coordination des opposants
« Mettre en commun nos forces était une impérieuse nécessité, afin de nous unir pour pouvoir faire face au dictateur Nkurunziza car celui-ci tient désormais le pays d’une main de fer, grâce à la terreur qu’inspire la police, l’armée, le SNR (service national de renseignement) et sa milice des Imbonerakure« , a expliqué à l’AFP un des participants sous couvert d’anonymat.
Cette première tentative des forces opposées au président Nkurunziza de s’unir a suscité le scepticisme de certains internautes, qui ont pointé « l’ego surdimensionné des opposants burundais » et leur « incapacité légendaire à s’unir ».
Les violences au Burundi ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300 000 personnes à quitter le pays depuis avril 2015, à l’annonce de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat, avant son élection au mois de juillet de la même année.
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