Tunisie : qui pour succéder à Houcine Abassi à la tête de l’UGTT ?

La puissante centrale syndicale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a tenu dimanche son 23ème Congrès. Quatre jours pour fixer les orientations des cinq prochaines années et à l’issue desquels seront désignés les successeurs à la direction, parmi les quarante candidats en lice.

Houcine Abassi, secrétaire général sortant de l’UGTT. © AP/SIPA

Houcine Abassi, secrétaire général sortant de l’UGTT. © AP/SIPA

Publié le 23 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

« Soyez fiers de votre organisation, défendez-la et défendez votre pays et, surtout, maintenez son indépendance ! » Sur ces mots, le Secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, a donné le 22 janvier à Tunis le coup d’envoi du Congrès de l’UGTT, qui devra désigner son remplaçant et ceux de Mouldi Jendoubi et Belgacem Ayari, piliers du bureau exécutif arrivés en fin de mandat.

Dans la continuité

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Plus de 7000 syndicalistes ont participé au lancement des travaux placés sous le thème : « allégeance à la Tunisie, fidélité à la mémoire des martyrs et dévouement aux travailleurs ».

Tout un programme, qui ne devrait néanmoins pas changer grand-chose à la stratégie de la puissante centrale syndicale qui joue un rôle majeur sur la scène politique tunisienne, au point que ses détracteurs la considèrent comme un parti fort. « Poursuivre et maintenir l’orientation de la centrale » a d’ailleurs été le principal argument développé par Houcine Abassi dans son discours d’ouverture.

Bouali Mbarki, Noureddine Taboubi et Hafedh Hfaiedh font partie des candidats en lice sur une liste dite « consensuelle » pour prendre la direction de la centrale. Figures syndicales connues, chacun apposera sa différence dans les actions syndicales et politiques.

Noureddine Taboubi défend le rôle politique de l’UGTT et donne en exemple le succès du Dialogue National mené par la centrale, couronné par le prix Nobel de la Paix 2015 et ayant surtout permis à la Tunisie d’éviter un effondrement.

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Bouali Mbarki, ancien secrétaire général adjoint, estime que l’UGTT doit continuer à protéger les institutions pourvoyeuses d’emplois, tandis que Hafedh Hfaiedh, autre secrétaire général adjoint, distingue le soutien au gouvernement de l’activité syndicale.

Une liste contestée

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À eux s’oppose Kacem Afia, qui conteste cette liste et en mène une autre sur laquelle figurent les principaux meneurs de nombreux bras de fer avec le gouvernement, dont Lassaad Yacoubi, secrétaire général du Syndicat de l’enseignement secondaire et Mastouri Gammoudi, secrétaire général du Syndicat de l’enseignement primaire. À son programme, une refonte des structures de la centrale qu’il estime être infiltrée par les courants politiques et un recentrage sur l’activité syndicale. Ce que souhaitent d’ailleurs de nombreux partis qui considèrent que la centrale dépasse ses prérogatives en s’ingérant dans le politique.

Soutenir le gouvernement et multiplier les revendications est une position difficile et paradoxale que tient l’UGTT depuis des mois. Une posture qui vaut à l’organisme qui participe à la paix sociale d’être accusé de freiner la relance de l’économie d’un pays en crise.

Dans tous les cas, les militants attendent de l’UGTT qu’elle amorce un changement, qu’elle se préoccupe des jeunes, intègre les femmes et se tourne vers la modernité. C’est dans ce sens que beaucoup exprimeront leur vote le 25 janvier.

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