La sécurité reste la principale priorité pour les Tunisiens en 2017
Rendez-vous annuel des tendances socio-politico-économiques du pays, le rapport Open Sigma 2017 permet d’avoir un aperçu des préoccupations et des attentes des Tunisiens.
Projections pour 2017, évolution de l’opinion publique sur tel ou tel thème, consommation et fréquentation des médias en 2016… De nombreuses données ont été présentées samedi 21 janvier par Hassen Zargouni, fondateur et directeur général du cabinet Sigma Conseil, dans le cadre de la publication de l’Open Sigma 2017. Que faut-il en retenir ?
Tout d’abord, que six ans après la révolution, la liberté est un acquis pour 68% des Tunisiens sondés. Ils sont toutefois plus de 80% à estimer qu’elle a échoué sur les autres revendications, en matière d’emploi et de disparités régionales et tout particulièrement en matière d’inégalités entre les classes sociales.
Les temps ont changé, depuis 2011. Aujourd’hui, 55 % des Tunisiens s’inquiètent surtout du terrorisme et considèrent la sécurité comme une priorité. Les craintes concernent également la crise économique (10%) ainsi que l’instabilité politique du pays (7%). Autant de facteurs pouvant impacter l’édifice démocratique en cours de construction.
1 sondé sur 2 satisfait des débuts de Youssef Chahed
Dans le rapport annuel, les Tunisiens sondés épinglent les gouvernements successifs qui n’ont pas tenu toutes leurs promesses mais estiment à 79% que celui conduit par Mehdi Jomâa a tenu ses objectifs de conduire le pays aux élections. Seuls 52% sont satisfaits des 100 premiers jours de l’actuel gouvernement de Youssef Chahed, qui a à son actif la tenue de la Conférence Tunisia 2020, mais qui n’a pas encore convaincu en matière d’emploi.
Youssef Chahed et le Président de la République, Béji Caïd Essbsi n’en demeurent pas moins les personnalités les plus marquantes de 2016 selon les sondages de Sigma Conseil, avec Samia Abbou, députée du Courant Démocratique.
Les élections rendent quant à elles les Tunisiens circonspects. 22,3% prévoiraient de s’abstenir aux municipales prévues en 2017 et 45,3% n’ont pas encore choisi leur candidat. Paradoxalement, ils sont seulement 38,9% à hésiter pour les législatives de 2017 et 18,9% à bouder les urnes. Dans cette configuration, Nidaa Tounes et Ennahdha seraient les deux partis vainqueurs. Une continuité qui fixerait la bipolarisation du pays. Pour préserver les équilibres, 50% des Tunisiens font confiance aux syndicats, auxquels ils attribuent un rôle positif dans 46% des cas.
Du point de vue des entreprises, l’année 2017 serait moins bonne que 2016, mais les dirigeants font de l’optimisme un devoir. 57,6% d’entre eux estiment que le contexte économique sera favorable et 53,6% font confiance en la conjoncture politique.
Fins de mois difficile pour 83% des sondés
2017 ne commence pas bien pour 63% des Tunisiens sondés, qui ont le moral en berne en ce début d’année. Ils disent noter des régressions, notamment de la valeur travail et de la culture, et dénoncent (pour 78 %) une corruption galopante.
La majorité des personnes interrogées utilisent les transports en commun et s’habillent dans des friperies. 83% déclarent peiner à boucler les fins de mois. Ce n’est pas pour autant que les sondés acceptent de travailler plus ; ils refusent à 59% la prorogation de l’âge de la retraite.
Les programmes des chaînes Nessma TV (29,9%) et d’El Hiwar Ettounsi (29,2%) ont remporté cette année les suffrages télévisé des téléspectateurs. Des chiffres qui révèlent une routine, dans laquelle le manque de moyens empêche souvent de rêver et d’oser lancer de nouveaux projets.
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