Exclusif : l’opposant Étienne Tshisekedi doit quitter la RD Congo pour un « check-up médical » en Belgique

L’opposant congolais Étienne Tshisekedi, âgé de 84 ans, doit quitter Kinshasa dans les heures qui viennent pour effectuer un « check-up médical » en Belgique, a indiqué sa famille à Jeune Afrique. Une absence qui ne remet pas en cause l’application de l’accord politique du 31 décembre, assure l’opposition.

L’imprévisible Étienne Tshisekedi, 83 ans, préside toujours l’UDPS. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

L’imprévisible Étienne Tshisekedi, 83 ans, préside toujours l’UDPS. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

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Publié le 23 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Étienne Tshisekedi va de nouveau devoir s’éloigner de son pays et de ses partisans. Le principal opposant congolais doit en effet quitter Kinshasa « ce [lundi] soir » pour la Belgique, afin de subir un « check-up médical », a confirmé son fils Félix Tshisekedi à Jeune Afrique.

« Il s’agit d’une simple consultation, a-t-il ajouté. Il devrait prendre un peu de vacances, après six mois de présence ininterrompue, mais cela ne durera pas plus de quelques semaines ».

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Un jet privé est déjà parti de Bruxelles pour venir le recueillir à Kinshasa, a ajouté un autre membre de son entourage sous couvert d’anonymat.

D’après nos informations, l’autorisation de survol et d’atterrissage du territoire congolais de l’appareil a été demandée ce week-end au ministère en charge des Transports et Voies de communication à Kinshasa. Le feu vert a été donné dans la foulée.

« Étienne Tshisekedi n’est pas concerné par une quelconque mesure d’interdiction de sortie du territoire, il peut partir tranquillement : il ne présente pas d’intérêts pour les services de renseignements », affirme-t-on du côté du ministère congolais de l’Intérieur.

Quid du Conseil national de suivi ?

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Ce départ intervient alors que les modalités de l’accord politique signé entre l’opposition et la majorité à Kinshasa le 31 décembre font toujours l’objet d’intenses discussions. La majorité de la classe politique congolaise s’était mise d’accord pour co-gérer le pouvoir après le report de l’élection présidentielle, initialement prévue pour décembre 2016.

En tant que chef du « Rassemblement de l’opposition », la principale plateforme d’opposition, Étienne Tshisekedi devait présider un « conseil national de suivi », chargé de s’assurer de l’avancement régulier des préparatifs de l’élection d’ici à la fin de 2017.

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Son départ menace de prolonger encore les discussions préalables à la mise en place de l’accord, qui durent depuis déjà trois semaines. « L’application de l’accord peut commencer sans lui, assure toutefois Félix Tshisekedi. Un membre de son cabinet pourrait assurer l’intérim. Cela est encore en discussion ».

Le leader historique de l’opposition congolaise, âgé de 84 ans, avait déjà passé deux ans en exil médical entre 2014 et 2016. Son retour à Kinshasa, en juillet dernier, avait galvanisé ses partisans, prêts à manifester pour obtenir le départ de Joseph Kabila. La tension était retombée d’un cran avec la signature de l’accord du 31 décembre dernier. Elle pourrait encore s’atténuer avec le départ d’Etienne Tshisekedi.

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