Plan Azur pour le tourisme : un fiasco marocain !

La Cour des comptes marocaine a réalisé un rapport qui ne laisse plus de doute sur l’échec de ce plan de création de six stations balnéaires.

Dakhla Attitude, club de windsurf, kitesurf et planche à voile installé près de la ville de Dakhla (Sahara occidental), au sud du Maroc. Le 27.09.2006. © Vincent Fournier/JA

Dakhla Attitude, club de windsurf, kitesurf et planche à voile installé près de la ville de Dakhla (Sahara occidental), au sud du Maroc. Le 27.09.2006. © Vincent Fournier/JA

fahhd iraqi

Publié le 24 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

C’est un pamphlet de 120 pages que vient de rendre public la Cour des comptes à la charge de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), présidée par Imad Barrakad. Dans leur rapport, les limiers de Driss Jettou — ancien premier ministre reconverti en premier magistrat financier du royaume — s’arrêtent longuement sur l’échec cuisant du plan Azur dont la SMIT était la gestionnaire.

Ce projet prévoyait la création de six stations balnéaires, censées doper l’attractivité du pays où « le soleil brille 360 jours par an ». Pour la petite histoire, le fameux plan avait été concocté par la banque d’affaires, CFG Bank. Celle-ci était dirigée par Adil Douiri, le ministre du Tourisme dans l’équipe gouvernemental de Driss Jettou justement.

la suite après cette publicité

L’objectif phare du Plan Azur était d’accueillir au Maroc 10 millions de touristes par an en 2010. Un seuil d’arrivées de touristes que « le plus beau pays du monde » arrive à peine à assurer en 2016, alors qu’il entend doubler cet objectif à horizon 2020…

Gabegie

Le fiasco du Plan Azur est mis en exergue dans le rapport de la Cour des comptes : « sur un peu plus de 58 500 lits touristiques prévus dans six stations balnéaires (Saïdia, Larache, Mazagan, Mogador, Taghazout et Plage blanche), seuls 1 570 lits ont été réalisés, soit 2,7 % de l’objectif prévu ».

Pis encore, le rapport dresse l’effort financier consenti par l’État pour tenter de poursuivre ce programme coûte que coûte. Exemple : la SMIT (gestionnaire du programme) a cédé le foncier pour la station Taghazout (à 15 km d’Agadir au sud-ouest) à 50 dirhams le mètre carré alors qu’il en valait cinq fois plus, « soit un différentiel de 1,33 milliard de dirhams [122 millions d’euros] ». Au total, la société publique a dû consentir plus de 1,5 milliard de dirhams pour ce plan stratégique, encore à l’état de mirage.

la suite après cette publicité

La synthèse du rapport de la Cour des comptes est consultable ci-dessous :

auto;font-family:La société Marocaine d’Ingénierie Touristiquejeuneafrique
la suite après cette publicité
on

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

En Afrique du Nord, le tourisme fait grise mine

Le taux d’occupation du Mazagan Beach & Golf Resort dépasse aujourd’hui 70 % contre 45 % au niveau national DR

Tourisme : comment Mazagan a redressé la barre

Contenus partenaires