Lutte contre Ebola : le Mali sera-t-il le « troisième bon élève » ?

À en croire un expert français de retour de Bamako, les dix à quinze jours prochains détermineront si le Mali est capable de stopper l’épidémie d’Ebola. Ce qui fera de lui le « troisième bon élève » dans la lutte contre le virus en Afrique de l’Ouest.

IBK devant un personnel médical malien, le 17 novembre 2014 près de la frontière avec la Guinée. © AFP

IBK devant un personnel médical malien, le 17 novembre 2014 près de la frontière avec la Guinée. © AFP

Publié le 28 novembre 2014 Lecture : 1 minute.

"Le Mali est à un tournant", a estimé, le 27 novembre, le Français Jean-François Delfraissy, coordonnateur national de la lutte contre Ebola de retour de la capitale malienne. Dans les 10 à 15 prochains jours, s’il arrive à juguler l’ensemble des cas, à peu près une dizaine selon l’expert, "le Mali peut devenir le troisième bon élève, parmi les pays africains, après le Sénégal et le Nigeria" qui ont stoppé l’épidémie, a-t-il déclaré.

"Même s’il peut y avoir ensuite une ou deux contaminations supplémentaires", a-t-il aussitôt nuancé. À ce jour, l’OMS a fait état de 8 cas qui ont provoqué 6 décès au Mali. Il y a eu deux "filières" : la première, une fillette venue de Guinée, qui s’est arrêtée sans diffusion du virus et la deuxième, avec un imam arrivé également de Guinée, qui a contaminé directement ou indirectement sept personnes, dont cinq sont mortes.

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Traçage des contacts

Mais au Mali "il y a une insuffisance au niveau des conditions diagnostiques de la maladie Ebola", a relevé le professeur Delfraissy en jugeant "préoccupant" que l’imam et une soignante qui était en contact avec lui n’aient pas été diagnostiqués.

Le traçage des contacts avec l’imam au Mali semble avoir été bien fait à plus 98 %. "Par contre, du côté guinéen, où l’imam a été en contact avec environ 250 personnes, il subsiste un flou", a noté l’expert.

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Or "il est illusoire de penser que tout ce qui va être fait au Mali va suffire pour arrêter une éventuelle épidémie sur cette partie du Mali sud, s’il n’y a pas de l’autre côté de la frontière exactement la même approche". D’où la nécessité d’une collaboration entre les deux pays que sépare "une frontière poreuse de 700 km", a-t-il souligné.

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(Avec AFP)

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