Côte d’Ivoire : les évêques dénoncent un « climat délétère » et expriment leur inquiétude
Les évêques catholiques ivoiriens se disent « inquiets » face aux remous sociaux en Côte d’Ivoire, où les militaires ont récemment fait parler les armes et où la grève des fonctionnaires déclenchée le 9 janvier se durcit. Mercredi, ils ont dénoncé un « climat délétère qui risque de compromettre gravement tous les acquis enregistrés ».
« Nous, évêques catholiques de Côte d’Ivoire, marquons notre inquiétude devant les événements sociaux qui secouent notre pays : mécontentements des militaires, grèves des fonctionnaires et agents de l’État » a déploré l’épiscopat dans un communiqué publié mercredi 25 janvier.
« Sentiments de frustration et de révolte »
Les évêques déplorent également « un malaise social qui persiste au sein de la population (…) et de sentiments de frustration et de révolte qui habitent encore les cœurs de nombre d’Ivoiriens ».
« Tout ce climat délétère, si nous n’y prenons garde, risque de compromettre gravement tous les acquis enregistrés, fruits de nos efforts » ont-ils souligné, avant d’inviter la société ivoirienne à une rencontre « pour débattre de toutes les questions relatives à la sécurité, à la cherté de la vie, au chômage des jeunes, aux conditions de travail, à la situation salariale, etc ».
Climat social explosif
Plus de deux semaines après le début de la grève des fonctionnaires, le climat social est explosif. Militaires, étudiants, fonctionnaires, pompiers : la grogne s’étend et se durcit. Mardi, les grévistes ont donc demandé une rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara en vue « de décanter la situation bloquée ».
« Nous attendons une rencontre avec le président (Alassane Ouattara) ou au moins son vice-président (Daniel Kablan Duncan) afin d’établir un dialogue direct qui pourrait décanter la situation », avait déclaré à l’AFP Théodore Gnagna Zadi, président de la plateforme qui regroupe une cinquantaine de syndicats de fonctionnaires. Selon lui, « le président ne s’est jamais prononcé sur la situation et cela est perçu comme un mépris. Il faut qu’il dise quelque chose vu l’état de la situation ».
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