Migration : la Commission européenne veut renforcer son soutien aux gardes-côtes libyens
La Commission européenne a proposé ce mercredi une série de mesures pour freiner les flux de migrants africains remontant vers l’UE via la Libye. Parmi ces mesures, un soutien renforcé aux gardes-côtes libyens.
Il s’agit de débloquer rapidement à leur profit un total de 3,2 millions d’euros, à travers plusieurs programmes existants de coopération entre pays riverains de la Méditerranée, a-t-on appris mercredi 25 janvier selon un communiqué de la commission.
Celle-ci compte aussi sur le concours des États-membres pour réunir jusqu’à 200 millions d’euros – soit 50 millions de plus qu’actuellement estime une source européenne de l’AFP – afin d’aider la Libye dans la gestion de la crise migratoire en 2017.
Ces fonds iraient à la formation et à l’équipement des gardes-côtes libyens, mais aussi à « l’amélioration des conditions de séjour des migrants et à l’accélération des retours volontaires assistés » en soutenant l’action sur place du Haut-Commissariat de l’Onu aux réfugiés (HCR), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ou de municipalités libyennes.
« Il ne faut pas perdre de vue qu’en Libye il y a des centaines de personnes dans les centres de détention dans des conditions déplorables et inacceptables, loin des normes internationales », a déclaré devant des journalistes un responsable européen ce mercredi sous couvert de l’anonymat.
La Libye un passage presque obligé
La Commission a présenté ces mesures comme sa « contribution à la discussion » en cours parmi les 28 sur le règlement de la crise migratoire sur la route de la Méditerranée centrale, avant le sommet européen prévu à La Vallette (Malte) le 3 février, en grande partie sur ce thème.
Les Européens pourraient être confrontés au printemps à un afflux « sans précédent » de migrants sur les côtes italiennes, a averti récemment le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, dont le pays vient de prendre la présidence tournante de l’UE.
Les périlleuses traversées de la Méditerranée centrale ont déjà atteint l’an dernier un niveau record, chiffré à plus de 180 000 migrants, partis pour 90% de Libye, et ce malgré l’opération navale Sophia lancée en 2015 par l’UE.
Dans le cadre de cette opération, l’UE a commencé fin octobre 2016 à former des gardes-côtes libyens, pour l’aider à intercepter des passeurs au large des côtes. Un premier effectif de 78 hommes doit achever sa formation en février. Pour l’instant, les navires européens de Sophia ne sont autorisés à opérer que dans les eaux internationales, ce qui limite l’efficacité de l’opération.
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