Il y a de l’effervescence dans l’air à Goma. La journée du mercredi 26 novembre a été bien agitée dans la capitale du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Vers 13 heures, une altercation a eu lieu à l’aéroport de la ville entre les services de sécurité congolais et un groupe de pilotes ukrainiens de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco).
Très rapidement, les photos de ces militaires ukrainiens soupçonnés de "trafic" de tenues de l’armée congolaise ont été partagées sur les réseaux sociaux, suscitant des commentaires hostiles envers la mission onusienne.
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"Assez bizzare"
Du côté de la Monusco, le ton se veut plutôt réservé. "Tant qu’on ne détient pas tous les éléments sur cette affaire, nous ne pouvons pas nous avancer sur la question", indique une source onusienne, rappelant toutefois qu’"il arrive que la Monusco transporte rations ou munitions pour le compte de l’armée congolaise, qui est son partenaire".
Une hypothèse que n’exclue pas Lambert Mende. Mais le porte-parole du gouvernement congolais trouve "quand même assez bizarre que des effets militaires d’un corps d’élite de notre armée se retrouve dans un véhicule de la Monusco". Kinshasa dit donc attendre d’amples explications de la part de la mission onusienne.
Plus tranchant, Jean-Marie Kassamba, l’un des conseillers du président Kabila, n’attend pas les résultats des enquêtes. Il soutient déjà que la découverte de ces tenues constitue la "preuve de l’existence d’un réseau des maffieux déterminé à discréditer l’armée, en vendant ses uniformes aux miliciens et autres groupes armés qui commettent des exactions contre des civils" dans l’est du pays.
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Pour tenter de tirer l’affaire au clair, le général Santos Cruz, commandant des forces de la Monusco, s’est rendu au quartier général de l’armée congolaise à Goma pour s’entretenir avec le général Emmanuel Lombe, le numéro un des FARDC dans le Nord-Kivu. Des investigations sont en cours et la mission onusienne se dit "prête à collaborer" avec l’armée dans ce sens.
En attendant, "6 de 11 pilotes ukrainiens de la Monusco ont été mis aux arrêts pour détenue illégale des tenues de l’armée", indique une source sécuritaire congolaise. Une affaire bien gênante pour une mission de l’ONU, souvent critiquée pour sa passivité, qui s’apprête à célébrer le 30 novembre ses 15 ans d’opération sur le sol congolais…
>> Pour aller plus loir : La carte interactive des groupes armés du Kivu après la fin du M23
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Par Trésor Kibangula
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