Xavier Niel investit dans un fabricant franco-tunisien de farine d’insecte

La start-up franco-tunisienne NextProtein, qui produit des composants alimentaires pour animaux à base d’insectes, a annoncé avoir levé 1,3 million d’euros et entend notamment capter une part de la colossale demande mondiale en alimentation pour animaux (soja ou farine de poisson).

Un plat à base d’insectes préparé à Prague le 11 juillet 2015. © Sojka Libor/AP/SIPA

Un plat à base d’insectes préparé à Prague le 11 juillet 2015. © Sojka Libor/AP/SIPA

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Publié le 26 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Premier tour de table pour le fabricant franco-tunisien de composants alimentaires pour animaux à base d’insectes NextProtein. La société créée en 2015, a-t-elle fait savoir mi-janvier, s’est financée à hauteur de 600 000 euros sur les plateformes de financement Anaxago et Angelsquare, et à hauteur de 700 000 euros auprès d’investisseurs privés renommés comme Xavier Niel, via le fonds Kima Ventures dont il est le fondateur et associé majoritaire.

Les fondateurs de la start-up, Syrine Chaalala, la directrice des opérations, et Mohamed Gastli, chimiste et président de la société, réussissent à produire, sur une surface réduite et en consommant moins d’énergie, des huiles, des farines et des matières organiques à partir des larves de mouches soldats noires.

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Les larves de mouches, entreposées sur des étagères, se développent rapidement en se nourrissant de déchets verts sans grand besoin en eau. La difficulté est de maintenir une température et une nourriture idéale pour que les larves éclosent rapidement. Il faut aussi qu’elles soient de bonne qualité, puisqu’elles fournissent les protéines contenues dans les huiles, farines et matières organiques produites par la société.

Une nouvelle protéine

« Il s’agit de créer une protéine qui n’existait pas auparavant et qu’il faut produire en grande quantité pour être viable », explique Mohamed Gastli, physicien-chimiste diplômé de l’université Paul Sabatier de Toulouse et de l’université Reims Champagne-Ardenne. La procédure permet de produire sur 100 m² autant de protéines qu’un champ de soja de 100 hectares.

La société, domiciliée à Orsay (France), possède une ferme de production de 300 m² produisant 200 kg de larves par jour en Tunisie, dans la région de Nabeul. Une nouvelle usine de 2 500 m² doit sortir de terre l’été prochain à Grombalia, au sud de Tunis. En 2016, la société de neuf employés a produit 33 tonnes de farine et d’huile ; en 2017, elle table sur une production de 660 tonnes et de 3 300 tonnes en 2019.

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NextProtein entend s’adresser à deux types de clientèles : les industries agroalimentaires, pour l’alimentation des animaux d’élevage et de compagnie.

Nourrir les humains

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Mais un autre marché pourrait s’ouvrir à elle. Il s’agit du marché de l’alimentation pour les humains. Dont la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, est l’une des promotrices consciente du poids de l’alimentation animale dans la production agricole globale.

Un enjeu planétaire dont se réclame d’autant plus NextProtein que Syrine Chaalala a travaillé comme consultante pour la FAO et que c’est au cours d’une mission à Madagascar, alors envahi par les criquets, qu’elle a eu l’idée de travailler sur l’apport en protéines des insectes.

NextProtein a réalisé un chiffre d’affaires de 53 000 euros en 2016. Elle compte atteindre le million d’euros à la fin de l’année 2017 et 5,5 millions d’euros en 2019. La levée de fonds que la société vient de boucler permettra, outre de construire le site de Grombalia, d’acheter de l’équipement et de recruter des opérateurs, un directeur scientifique et un directeur commercial.

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