Kenya : les médecins ont cinq jours pour mettre un terme à la grève, prévient la justice
La justice kényane a donné jeudi cinq jours aux médecins et infirmiers pour mettre un terme à leur grève. Celle-ci paralyse les hôpitaux publics du pays depuis plus de 50 jours.
La grève, qui a démarré le 5 décembre dans les hôpitaux publics, a en effet de lourdes conséquences sur les malades, dont certains sont dirigés vers des cliniques privées trop chères pour la majorité de la population. Le 12 janvier, un tribunal kényan avait déjà condamné sept représentants syndicaux à un mois de prison avec sursis, les sommant de mettre un terme à la grève.
La juge Hellen Wasilwa avait alors donné deux semaines aux médecins et leurs représentants pour reprendre le travail, faute de quoi les sept accusés seraient « arrêtés et emmenés en prison ».
Mais alors que cet ultimatum a expiré jeudi 26 janvier, la juge a de nouveau accordé cinq jours supplémentaires pour cesser le mouvement de contestation. La juge a souligné que ce nouveau délai n’était pas destiné « à la négociation » mais à « mettre fin à la grève ». Les représentants syndicaux devront de nouveau comparaître devant la justice le 31 janvier. La justice a donné raison au gouvernement qui considère le mouvement illégal au motif qu’il a été enclenché alors que des négociations salariales étaient en cours.
Une multiplication de salaire par quatre ?
Les quelque 5 000 médecins du secteur public ont fait valoir que leur revendication principale – une multiplication de leur salaire par quatre – figurait dans un accord de négociation collective signé en 2013, mais qui n’a jamais été appliqué. Ils ont déjà rejeté une proposition du gouvernement d’augmenter de 40% leur salaire, selon les syndicats. Les grévistes, qui dénoncent la corruption endémique gangrenant le pays, bénéficient du soutien de nombreux Kényans.
Le quotidien The Standard soulignait récemment qu’un député gagne trois fois plus d’argent (plus de 10 000 euros mensuels) que les médecins les mieux payés du pays. Un dossier épineux et potentiellement dommageable pour le président Uhuru Kenyatta, qui briguera un second mandat en août prochain.
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