Burundi : un quart de la population a besoin d’une aide humanitaire

La crise humanitaire qui frappe le Burundi concerne trois millions d’habitants, selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Les politiques comme les activistes pointent du doigt la suspension de l’aide budgétaire de l’Union européenne ainsi que des conditions météorologiques défavorables et une démographie galopante.

Des électeurs burundais font la queue pour voter à Ngozi mardi 21 juillet 2015. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Des électeurs burundais font la queue pour voter à Ngozi mardi 21 juillet 2015. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Armel Bukeyeneza

Publié le 27 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

Les chiffres sont alarmants : trois millions de Burundais, sur un total de 11,2 millions, ont besoin d’une assistance humanitaire, d’un accès à la nourriture, à de l’eau potable ainsi qu’à des services de santé de base, indiquait Suzanne Ngo Mandong, représentante du FNUAP au Burundi, jeudi 19 janvier à Bujumbura.

« 806 000 personnes souffrent déjà d’insécurité alimentaire sévère », alerte pour sa part le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, l’OCHA, département rattaché au Secrétariat des Nations unies, dans son rapport du 19 janvier 2017 .

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Déjà, on compte les premières victimes. À Bubanza, à l’ouest du pays, douze personnes seraient mortes de la famine, d’après l’administration locale. A Kirundo (nord) et Cibitoke (ouest), des sources locales affirment que, à cause des conditions de vie très précaires, des familles ont fui vers les pays voisins, le Rwanda et la République démocratique du Congo.

L’UE et la météo pointées du doigt

Si le FNUAP présente les conditions météorologiques défavorables comme étant l’une des causes de la situation, le ministre burundais des Affaires Etrangères, Alain Aimé Nyamitwe, lui, a un autre responsable en tête : « C’est la conséquence de la réduction de l’aide directe par les principaux partenaires occidentaux », clame-t-il.

Un avis que partage Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), qui ajoute à la longue liste des facteurs de la crise humanitaire « l’accroissement improportionnel de la démographie (plus de 3%, ndlr) par rapport à la production nationale (-0, 5%, ndlr) et la crise politique persistante ».

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Dans un communiqué publié ce 25 janvier, Gabriel Rufyiri plaide par ailleurs pour un dialogue inter-burundais et inclusif.

La crise humanitaire survient consécutivement à la crise économique qui frappe le pays depuis des mois, elle-même conséquence directe de la crise politique qui a éclaté en avril 2015, après l’annonce du chef de l’État Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

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