France : Nicolas Sarkozy dérape sur les origines de Rachida Dati

Alors qu’il s’apprête à être réélu à la présidence de l’UMP ce week-end, Nicolas Sarkozy n’a semble-t-il rien perdu de sa capacité à créer la polémique. Mardi, lors d’un meeting à Boulogne-Billancourt, il a expliqué avoir placé Rachida Dati au ministère de la Justice car « avec père et mère, algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens ».

Nicolas Sarkozy et Rachida Dati. © AFP

Nicolas Sarkozy et Rachida Dati. © AFP

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Publié le 26 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est, pour parler familièrement, une casserole de plus dans la panoplie de Nicolas Sarkozy, qui s’apprête, malgré les multiples affaires judiciaires dans lesquelles son nom apparaît (Karachi, Bygmalion, Kadhafi, écoutes de l’Élysée…), à se faire élire à la présidence de l’UMP, samedi 29 novembre.

Mardi 25 novembre, lors d’un meeting à Boulogne-Billancourt, l’ancien président de la République s’est laissé aller à une petite phrase qui n’est pas du goût de tout le monde, en commentant la nomination de Rachida Dati au ministère de la Justice au lendemain de son élection, en 2007. "Avec père et mère, algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens", a lancé "l’ex-qui revient", comme l’a baptisé Le Canard Enchaîné.

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L’entourage de Nicolas Sarkozy a tenté de temporiser en déclarant qu’il s’agissait d’un "langage parlé lors d’un questions-réponses qui est un exercice réactif", explique l’Express.fr. "C’était un signal important à envoyer aux personnes issues de l’immigration, qu’une personne, avec un père algérien et une mère marocaine, puisse prendre la tête d’un ministère régalien, un ministère important", ajoute encore l’un des proches de l’ancien chef d’État.

Vice repetita

Une justification qui n’a pas convaincu grand monde. SOS Racisme a notamment aussitôt dénoncé cette petite phrase sur Twitter.

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Et l’entourage d’Alain Juppé, rival de l’ancien président qui n’a pas digéré avoir été sifflé lors du meeting de Sarkozy à Bordeaux le 22 novembre, ne s’est également pas fait prier, comme au "bon" vieux temps de la guerre entre balladuriens et chiraquiens. 

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Alors que le maire de Bordeaux est partisan d’une UMP ouverte au centre, Nicolas Sarkozy semble ainsi à nouveau jouer la carte de la droite du parti. Après ses déclarations sur l’abrogation de la loi Taubira devant les membres de la Manif pour tous, on apprend notamment dans Le Canard Enchaîné, mercredi 26 novembre, que l’ancien chef d’État aurait pour ambition, s’il était réélu à l’Élysée, de sortir la France des accords de Schengen, via un référendum, "car les problèmes d’immigration viennent de là". Et l’"ex" de s’offrir une posture souverainiste face aux partenaires européens : "Ils devront faire avec, je ferai la politique de la chaise vide, comme le Général de Gaulle".

Face au rapprochement d’Alain Juppé et de François Bayrou, Nicolas Sarkozy recycle la stratégie du siphonage à droite, chez Marine Le Pen. Qui ne doit sans doute pas s’en inquiéter outre mesure : depuis qu’il l’a adoptée, notamment en vue de sa réélection en 2012, et sous l’impulsion de Patrick Buisson, le Front national n’a jamais été aussi haut.

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Par Mathieu OLIVIER

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