Formation : l’institut supérieur de management de Dakar fête ses 25 ans en accueillant Galileo

Désireux d’assurer la pérennité de l’Institut supérieur de management (ISM), le groupe qu’il a créé à Dakar il y a un quart de siècle, le sénégalais Amadou Diaw a cédé la majorité du capital à l’un des leaders mondiaux de l’enseignement privé.

Amadou Diaw, directeur de l’ISM Dakar, devant son école, en juin 2014. © Guillaume Bassinet pour JA

Amadou Diaw, directeur de l’ISM Dakar, devant son école, en juin 2014. © Guillaume Bassinet pour JA

Julien_Clemencot

Publié le 27 janvier 2017 Lecture : 3 minutes.

Sur la scène du Grand théâtre de Dakar, Amadou Diaw n’en finit pas de faire son show en ce 27 janvier. Dans la plus complète improvisation, habillé d’un ample boubou blanc, il appelle un par un ses amis, complices, collègues et partenaires, qui lui ont permis de faire en 25 ans de l’Institut supérieur de management le leader de l’enseignement privé en Afrique de l’ouest. A ses côtés, un général en retraite, un colonel, un ministre, des chefs d’entreprises, ainsi qu’une poignée d’ambassadeurs. Face à la salle composée essentiellement d’étudiants, mais aussi d’anciens élèves, venus pour certains des Etats-Unis, d’officiels et de personnalités sénégalaises, perché sur une estrade il ne boude pas son plaisir  : « Venez tous, c’est solide, nous l’avons fait tester par éléphant », s’amuse-t-il.

Installé à l’origine dans une modeste maison sise rue des écrivains, l’ISM a colonisé depuis l’ensemble du quartier du point E de Dakar repeignant en orange plus d’une dizaine de buildings, tout en s’installant dans 12 villes de provinces grâce à des franchises gérées par d’anciens étudiants. Au total, les écoles de management, de droit et d’informatique ont formé en un quart de siècle près de 20 000 diplômés de l’enseignement supérieur, qui composent un réseau unique dans les pays francophones d’Afrique subsaharienne.

la suite après cette publicité

Aux enseignements de gestion et de management, l’homme, célébré comme une star par ses fans, a aussi transmis une vision positive du continent – bien avant l’afroptimisme des années 2000 -, avec une devise scandée par la foule du Grand théâtre comme dans une église en transe : « Aujourd’hui l’ISM, demain le monde ».

« Ma plus grande récompense, c’est d’entendre les jeunes étudiantes me dire : on voulait quitter l’Afrique. Mais maintenant qu’on a passé un, deux ou trois ans à l’ISM, on veut être actrices de sa construction », se félicite-t-il.

Une succession assurée avec Galileo

Au delà de la célébration des 25 ans de l’ISM, l’événement est aussi l’occasion pour Amadou Diaw de présenter officiellement Galileo Global Education le nouveau propriétaire du groupe depuis quelques semaines. « Ne pas préparer ma succession serait une erreur de management monumentale », nous avouait-il y a un peu plus de deux ans. Son choix s’est porté sur Galileo, groupe basé à Paris détenu par la société d’investissement américaine Providence Equity et qui compte aussi dans son capital CDC International et le fonds d’Abu Dhabi Mubadala Development Company/ C’est le leader européen de l’enseignement supérieur privé. En France, il est notamment propriétaire de Paris School of Business et de l’école de théâtre Cours Florent.

la suite après cette publicité

« Nous avons choisi de devenir partenaire de l’ISM  parce que c’est une des toutes meilleures écoles d’Afrique subsaharienne. Nous avons par exemple été très impressionnés par sa pédagogie. Les élèves notent leurs professeurs. En France, c’est loin d’être toujours le cas », détaille le président de Galileo, Marc-François Mignot-Mahon. Aucun détail financier du deal n’a été dévoilé, mais le nouveau propriétaire annonce qu’il va apporter de nouveaux moyens à l’ISM pour son développement.

Un projet de campus est d’ores et déjà sur les rails à Dakar. « Quatre à cinq milliards de F CFA d’investissements pour débuter, probablement 10 au final », estime Marc-François Mignot-Mahon. Une école du digital et une autre consacrée au design sont aussi dans les cartons. L’ISM aura également vocation à s’étendre hors du Sénégal. « Je crois davantage à ce modèle qu’à l’implantation d’écoles françaises en Afrique », juge le président de Galileo.

la suite après cette publicité

Diaw reste au capital

S’il veut élargir les possibilités de développement de l’ISM, dont le chiffre d’affaires est d’environ 5 milliards de F CFA, le nouveau propriétaire assure qu’il n’a pas vocation à bouleverser le fonctionnement du groupe. Egalement présent dans l’enseignement primaire et secondaire, ce dernier gère certains des meilleurs lycées du Sénégal et devrait poursuivre dans cette voie.

Amadou Diaw, désormais ancien actionnaire majoritaire, s’est par ailleurs engagé à rester au capital pour accompagner Galileo. La politique de bourse de l’ISM devrait aussi être pérennisée avec la création d’une fondation. Si à court terme les frais d’inscription (1 000 euros par an en Master) devraient rester les mêmes, ils pourraient néanmoins être revus à la hausse à la faveur des investissements prévus pour construire le campus. Car le président de Galileo l’assume sans fausse pudeur, même si l’Afrique est un engagement sur le long terme, cela reste du business.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

L’Institut supérieur de management a noué des liens avec l’université de Georgetown. © Sylvain Cherkaoui pour J.A.

Business Schools : Son Excellence Dakar

Contenus partenaires