Mauritanie : la Cour suprême ordonne un nouveau procès pour un blogueur condamné à mort

La Cour suprême mauritanienne a annoncé ce mardi qu’un nouveau procès se tiendrait pour rejuger Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, un blogueur condamné à mort pour un billet jugé blasphématoire.

Vue de Nouadhibou, dans le nord-ouest de la Mauritanie, en 2013. © jbdodane/CC/Flickr

Vue de Nouadhibou, dans le nord-ouest de la Mauritanie, en 2013. © jbdodane/CC/Flickr

Publié le 31 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

La date du nouveau procès n’est pas encore connue mais la justice mauritanienne a précisé qu’il se tiendrait dans une nouvelle Cour d’appel, « différente de celle qui l’a déjà condamné à mort ».

De l’ « apostasie » à la « mécréance »

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Arrêté le 2 janvier 2014 et inculpé pour « apostasie » suite à la publication trois jours plus tôt d’un billet sur le site d’information mauritanien Aqlame, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir avait été reconnu coupable et condamné à mort le 24 décembre 2014 en première instance, par la Cour criminelle de Nouadhibou (nord-est).

Le 21 avril 2016, la Cour d’appel de Nouadhibou avait confirmé la peine de mort, tout en requalifiant les faits en « mécréance », une charge moins lourde pour le blogueur qui avait fait preuve de repentance. Son dossier avait par la suite été transféré à la Cour suprême. Il est détenu à Nouadhibou depuis le 2 janvier 2014

Manifestations hostiles à Nouakchott

Le cas de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir a beaucoup agité l’opinion mauritanienne. Mardi 31 janvier, Des milliers de personnes s’étaient rassemblés à Nouakchott, non loin du siège de la Cour, réclamant la confirmation de la sentence et l’exécution du prévenu a rapporté un journaliste de l’AFP.

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Un important dispositif policier avait été déployé pour ce rassemblement marqué par plusieurs discours hostiles à l’égard du blogueur et en présence de militants mobilisés par un forum des oulémas et imams pour la défense du prophète de l’Islam.

La peine capitale n’a plus été appliquée en Mauritanie depuis 1987. Selon un rapport du Département d’État américain daté de 2015 et cité par un communiqué de l’ONG Human Rights Watch, la Mauritanie n’a plus mis à exécution une peine de mort pour blasphème depuis 1960, date de l’indépendance du pays.

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