Dakhla, la nouvelle perle du Sud

L’objectif du gouvernement marocain est ambitieux : multiplier par 600 la production d’huîtres, de moules et de poissons d’élevage d’ici à 2020. Pour l’atteindre, il compte sur Dakhla et sa région.

Ostréiculteurs à Dakhla, au Maroc. © Cultimer/Youtube

Ostréiculteurs à Dakhla, au Maroc. © Cultimer/Youtube

Publié le 12 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Certains jeunes décident de quitter le Maroc pour des raisons économiques mais aussi pour s’émanciper. © Flickr/CC/bourget_82
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Après lui avoir longtemps tourné le dos, le Maroc redécouvre son littoral. Il compte même surfer sur la vague pour assurer son développement et s’imposer comme l’une des principales puissances maritimes du continent.

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Dans les années 1950, l’aquaculture marocaine a gagné ses lettres de noblesse grâce à la lagune de Oualidia, à 150 km au sud-ouest de Casablanca. Là, dans les salons dorés des hôtels de standing, se laissaient savourer les huîtres les plus onctueuses du continent. Mais la filière a perdu de sa superbe au fil des décennies. L’ostréiculture (huîtres), la conchyliculture (moules) et la pisciculture (poissons) ont produit ensemble jusqu’à 1 500 tonnes en 2005, uniquement consommées sur le marché local ; aujourd’hui, la production n’est plus que de 330 t.

En tout, ce sont une dizaine de projets aquacoles, agréés par le roi lui-même, qui devraient voir le jour le long des côtes marocaines d’ici à 2017.

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Mais les autorités du pays semblent prêtes à accorder une nouvelle jeunesse à un secteur susceptible de créer des emplois dans les régions les plus reculées. Du nord au sud du littoral, huit zones à fort potentiel ont été identifiées par l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (Anda), créée en 2011 dans le cadre du plan Halieutis. À commencer par celle de Dakhla, dont la baie dispose de l’écosystème le plus adapté à l’élevage d’huîtres.

Les premières fermes ostréicoles se sont installées en 2002 dans la région, devenue ces dernières années la plus productrice du pays avec 280 tonnes d’huîtres par an et un millier de personnes employées. Pour un investissement de 1,3 milliard de dirhams (environ 118 millions d’euros), quatre nouvelles installations devraient rapidement s’ajouter aux dix fermes existantes, ainsi qu’une écloserie.

En tout, ce sont une dizaine de projets aquacoles, agréés par le roi lui-même, qui devraient voir le jour le long des côtes marocaines d’ici à 2017.

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« L’ensemble de ces installations devrait permettre la production de 23 000 tonnes de poissons et 1 540 tonnes de coquillages par an », estiment les chercheurs de l’Anda. Sans oublier les 600 emplois créés. mission. Mais l’agence ne s’arrête pas là. Elle poursuit sa mission en prospectant le long des côtes pour trouver les meilleurs sites de production.

Cinq régions, de la Méditerranée orientale à la frontière avec la Mauritanie, semblent disposer d’un potentiel halieutique suffisant. Elles pourraient rapidement accueillir 90 nouveaux projets aquacoles, pour un investissement de 3,6 milliards de dirhams.

La capacité de production du Maroc dépasserait alors 200 000 tonnes (soit 600 fois le chiffre actuel !), objectif avoué du plan Halieutis. À l’horizon 2020, le gouvernement espère porter de 1 % à 11 % la part de l’aquaculture dans l’activité halieutique du royaume.

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