Maroc : inondations meurtrières dans le Sud
La région du Sud-est du Maroc a connu des intempéries exceptionnelles dimanche 23 novembre. Bilan provisoire : au moins 32 personnes tuées et 6 portées disparues.
Mis à jour à 17 heures 20
Au moins 32 personnes sont mortes et 6 sont toujours portées disparues à la suite d’inondations au sud-est du Maroc, précisément dans les régions de Guelmim, Agadir-Ouarzazate et Marrakech, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur marocain publié dimanche. Ces régions ont été victimes de pluies diluviennes qui ont commencé jeudi 20 novembre et qui se poursuivent à faible quantité ce lundi 24 novembre, causant la crue de plusieurs oueds au pied des montagnes du Haut et de l’Anti-Atlas.
Avec 13 morts, la région de Guelmim (à 200 km au sud d’Agadir) est la plus touchée. "J’ai été moi-même bloqué sur la route entre Gulemim et le village de Tagant, là où trois grands taxis (un grand taxi transporte 6 personnes, NDLR) ont été emportés par un oued dont on ignorait l’existence", témoigne Aziz Mdouar, responsable de la section de l’Association des droits humains de Guelmim. Seuls quatre passagers de ces taxis ont pu être sauvés dimanche soir. "Cinq autres étaient restés bloqués sur les toits des taxis demandant de l’aide pendant au moins 2 heures, avant d’être emportées par les eaux", poursuit le responsable de l’AMDH qui a appelé à un deuil de trois jours sur la page Facebook de son association.
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L’alerte météo a été donnée le mercredi 19 novembre, à travers un communiqué, signalant que la région allait recevoir des pluies exceptionnelles entre 60 et 120 millimètres. Mais, d’après des sources associatives, les autorités locales n’ont pas réagi à temps, surtout que les chutes ont été plus importantes que les prévisions météo sur certains territoires. "Entre la nuit du 21 et du 22 novembre, nous avons enregistré deux pics dans la région de Ouarzazate: 176 millimètres à Ighrem et 177 milimètres à Nougdal", nous explique la météo nationale.
Pluies diluviennes
Dans ces régions du sud du Maroc, considérées comme désertiques, les inondations constituent un réel danger à cause des nombreux oueds dormants qui les traversent et en l’absence d’une infrastructure adéquate et suffisante à même de protéger la population des crues soudaines (ponts, routes…). Or, les intempéries sont de plus en plus fréquentes en raison du changement climatique. "Ces dernières années, nous avons observé que les précipitations prenaient la forme d’averses fortes en peu de temps. En six heures, il peut tomber une vingtaine de millimètres sur une région", explique la météo nationale.
La vigilance est donc maintenue par les autorités marocaines qui recherchent activement les disparus. Selon le ministère de l’Intérieur, les interventions terrestres et aériennes effectuées par les équipes de secours ont permis le sauvetage de 200 personnes en situation de danger, dont 40 ont été secourues par les hélicoptères déployés par les FAR et la gendarmerie royale. Une centaine de routes ont été coupées, dont six nationales.
Les précipitations commencent à baisser ce lundi sur ces régions, indique la météo nationale, mais le temps sera de nouveau perturbé à partir de jeudi 27 novembre avec une généralisation progressive de la pluie et des chutes de neige sur les montagnes…
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