Algérie : les élections législatives fixées au 4 mai

Fin du suspense en Algérie. Les élections législatives auront lieu jeudi 4 mai 2017, a annoncé dans un communiqué la présidence de la République. Elles se tiendront dans un contexte économique particulièrement tendu.

Le site de l’Assemblée populaire nationale, en Algérie en 2012. (illustration) © Magharebia/CC/Wikimedia Commons

Le site de l’Assemblée populaire nationale, en Algérie en 2012. (illustration) © Magharebia/CC/Wikimedia Commons

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Publié le 2 février 2017 Lecture : 3 minutes.

« Conformément aux dispositions de l’article 91-6 de la Constitution et des dispositions pertinentes de la loi organique n° 10-16 portant régime électoral, Son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a signé, ce jour, un décret portant convocation du corps électoral pour l’élection des membres de l’Assemblée populaire nationale, le jeudi 4 mai 2017 », précise le communiqué.

Des législatives sur fond de tension

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Les dernières élections législatives de mai 2012 avaient débouché sur la victoire du Front de libération nationale (FLN). Parti au pouvoir, le FLN dispose de 220 sièges sur les 479 que compte l’Assemblée nationale.

Le second parti, qui se partage le pouvoir avec le FLN, le RND (Rassemblement national démocratique), arrive en deuxième position avec 68 sièges. Il est dirigé par Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la présidence de la République.

À elles deux, ces formations disposent de la majorité absolue dans l’hémicycle où siègent vingt-sept partis ainsi que dix-neuf députés indépendants.

Les prochaines élections législatives se déroulent dans un climat de tension et de controverses entre le gouvernement et certains partis de l’opposition. Ceux-ci reprochent notamment au pouvoir un manque de transparence dans la gestion du fichier électoral. Ils contestent également la mission et les prérogatives de l’instance indépendante mise en place par la présidence pour la gestion et la surveillance du scrutin.

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Alliances islamistes

Le parti créé par Ali Benflis, ancien chef de gouvernement et deux fois candidats aux élections présidentielles de 2004 et 2014, a décidé de boycotter ces élections car selon elle, les autorités n’offrent pas de solides garanties pour assurer la crédibilité du vote.

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De leur côté, les partis de la mouvance islamiste ont annoncé leur intention de constituer des alliances afin de présenter un front commun avant la tenue de ces élections.

Vingt ans après la tenue en 1997 des premières élections pluralistes − lesquelles ont fait suite à la rupture du processus électoral en janvier 1992 − les législatives de mai prochain constituent un test pour le courant islamiste. Elles permettront de jauger l’influence de cette mouvance au sein de la société algérienne.

Le prix de la paix sociale

Contrairement aux élections législatives de 2012, le prochain rendez-vous électoral se déroulera dans un contexte social et économique particulier. Touchée par la chute des cours du pétrole qui a affecté ses revenus en devises, l’Algérie est plongée dans une crise que le président Bouteflika a qualifié d’aiguë.

Pour faire face, le gouvernement a décidé d’adopter une politique d’austérité, en haussant les prix de certains produits de première nécessité. Pour garantir la paix sociale, les autorités ont également maintenu le système de subventions et d’aides étatiques qui coûte plus d’une dizaine de milliards de dollars par an au Trésor public.

Ces difficultés économiques, et le marasme social qui en résulte ne sont pas les seuls facteurs qui placent ces législatives dans un contexte sensible. De nombreux Algériens affichent ouvertement indifférence et désintérêt à l’égard de l’Assemblée nationale, assimilée à une chambre d’enregistrement.

Les diverses polémiques qui ont émaillé l’actuelle législature autour des salaires des députés, de leur train de vie ainsi que sur leur manque supposé d’implication dans la vie quotidienne des citoyens contribuent au discrédit de la pratique politique.

Le seul véritable enjeu des prochaines législatives sera sans doute le taux de participation. En 2012, celui-ci était de 42,36 % pour 21 millions d’électeurs.

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