Pétrole : le brut se fixe sous 50 dollars à New York

Le cours du pétrole a chuté en dessous de 50 dollars, son plus bas niveau depuis la mi-2009. Des experts s’attendent à une baisse des investissements des compagnies pétrolières, même si les projets en Afrique et au Moyen-Orient devraient être épargnés.

Le prix du brut new-yorkais a atteint un niveau sans précédent depuis mi-2009. © Reuters

Le prix du brut new-yorkais a atteint un niveau sans précédent depuis mi-2009. © Reuters

Publié le 7 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Le cours du pétrole a fini mardi 06 janvier à New York sur une chute à un plus bas de près de six ans, s’installant sous 50 dollars le baril, dans un marché toujours dominé par les angoisses crées par une production excessive. Le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en février a cédé 2,11 dollars à 47,93 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit son plus bas niveau en clôture depuis le 21 avril 2009. À Londres, les cours du Brent de la mer du Nord pour même échéance se sont, eux, rapprochés des 50 dollars, perdant 2,01 dollars à 51,10 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).

« Les inquiétudes persistent au sujet de la volonté de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), en premier lieu l’Arabie saoudite, de ne pas réduire sa production, tandis que celle des Etats-Unis continue à augmenter », a expliqué James Williams, du site spécialisé WTRG Economics, cité par l’AFP.

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Guerre des prix

L’Arabie saoudite a réduit ses prix de ventes officiels pour livraison en février vers l’Europe et les États-Unis, fidèle à sa nouvelle stratégie de protection de ses parts de marchés, ont noté plusieurs analystes. « D’autres pays de l’Opep devraient suivre cet exemple lors des prochains jours, comme l’Irak, l’Iran et le Koweït », ont prévenu les analystes de Commerzbank, rapporte l’agence de presse.

Début décembre 2014, Ryad avait déjà baissé drastiquement ses prix officiels pour le brut exporté vers l’Asie et les États-Unis mais pas vers l’Europe. Les observateurs avaient largement interprété cette décision comme la confirmation d’un début de guerre des prix visant notamment à contrer le développement du pétrole de schiste américain, plus cher à extraire.

« Selon les principales agences d’énergie, le surplus de pétrole sur les marchés mondiaux dans la première moitié 2015 sera approximativement autour de 1,5 million de barils par jour (mbj), à moins que la production ne se réduise, mais aucun signe ne va en ce sens pour le moment », ont jugé les experts de l’allemand Commerzbank, cités par l’AFP.

Investissements menacés

Dans ce contexte baissier, un rapport de la banque Evercore IS a prévenu que la chute des cours du brut mettrait un coup d’arrêt aux investissements des compagnies pétrolières même si les projets en Afrique et au Moyen-Orient devraient s’en sortir indemnes, rapporte l’AFP.

Selon le rapport, ces entreprises vont sabrer de 10 à 15 % leurs dépenses d’exploration et de production au niveau mondial pour s’adapter à la moindre rentabilité du baril de pétrole, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis juin. À l’époque, le prix du baril de brut dépassait 105 dollars à New York.

Dans l’ensemble, « même si certains investisseurs pourraient faire monter les prix à court terme en menant des achats à bon compte, nous n’anticipons pas de rebond notable, en l’absence d’éléments fondamentaux qui pousseraient à la hausse », a annoncé Tim Evans, du groupe financier américain Citi.

(Avec AFP)

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