Migrants : « journée difficile » au large des côtes libyennes

Deux navires humanitaires étaient à pied d’oeuvre ce vendredi pour secourir plusieurs embarcations de migrants au large des côtes libyennes. Le premier bilan, incomplet, évoque plus de 560 personnes secourues. Pendant ce temps, les dirigeants européens étaient à Malte pour discuter de la crise migratoire.

Vendredi 3 février 2017, l’ONG espagnole Proactiva Open Arms secourt des migrants au large des côtes libyennes. © Emilio Morenatti/AP/SIPA

Vendredi 3 février 2017, l’ONG espagnole Proactiva Open Arms secourt des migrants au large des côtes libyennes. © Emilio Morenatti/AP/SIPA

Publié le 3 février 2017 Lecture : 2 minutes.

« C’est un cauchemar absolu. Nous sommes bien au-delà de notre capacité, nous avons secouru cinq embarcations et il y en a encore trois en attente », expliquait ce vendredi 3 février au matin Médecins sans frontières (MSF) sur son compte Twitter.

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Dans les cinq canots secourus, selon les estimations de SOS Méditerranée, qui collabore avec MSF à bord de l’Aquarius, un navire humanitaire, au moins 566 migrants. Médecins sans frontières parlait initialement de 700 personnes.

En fin de matinée, le Golfo Azzurro, navire de l’ONG espagnole Proactiva Open Arm, est venu prêter main forte à l’équipage de l’Aquarius, prenant en charge les trois embarcations qui n’avaient jusque là pas pu être secourues. On ignore encore combien de personnes se trouvaient à bord de ces trois canots.

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https://twitter.com/campsoscar/status/827515838613823488

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Oscar Camps, le fondateur de l’ONG espagnole, parle sur le réseau social d’une « journée difficile », évoquant « des brûlures dues au carburant, des blessures, des bébés… »

Un mois de janvier intense

Les deux gros navires de secours très actifs en mer Méditerranée cet hiver, le Diciotti des gardes-côtes italiens et le Siem Pilot, navire norvégien de l’agence européenne Frontex, aidaient ce vendredi les ONG pour débarquer les migrants secourus en mer.

Mercredi et jeudi, ils étaient 1 750 à recevoir l’aide de navires humanitaires et des gardes-côtes italiens. Les opérations de ce vendredi font grimper le bilan à environ 2 300 personnes secourues.

Depuis le début de l’année, il y a un peu plus de trente jours, 7 000 migrants auraient atteint les côtes italiennes, selon l’ONU ; celle-ci avance qu’au moins 227 autres sont morts ou disparus en janvier au large de la Libye.

Accord Italie-Libye

Pendant ce temps, à Malte, un sommet européen doit être largement consacré à la crise migratoire et au projet européen de soutenir en Libye la lutte contre les passeurs.

Jeudi 2 février au soir, le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, et le Libyen Fayez al-Sarraj ont signé un mémorandum d’accord, visant à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine. L’Italie s’est engagée à fournir des moyens financiers, matériels et sanitaires pour soutenir les initiatives libyennes, depuis un renforcement des gardes-côtes jusqu’à la mise en place de camps de rétention.

Dans le cadre de son opération navale anti-passeurs « Sophia », lancée en 2015, l’UE a déjà commencé à former des gardes-côtes libyens. Un premier contingent de 78 hommes doit achever sa formation en février.

Sur le pont de l’Aquarius, l’idée de bloquer ou de renvoyer les migrants en Libye n’est pas perçu comme une bonne solution. Les ONG sont nombreuses à dénoncer les conditions de vie désastreuses des migrants dans le pays.

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