Alain Taïeb : « Même en Libye, nous sommes restés »
Né en Tunisie, où il a passé douze ans, Alain Taïeb a vécu pendant deux ans au Cameroun, puis sept ans en Afrique du Sud. Il est le Grand invité de l’économie RFI-Jeune Afrique.
L’homme d’affaires français est désormais installé à Londres, mais le groupe familial qu’il préside, Mobilitas, a toujours son siège en France. Chaque année, ses sociétés déménagent environ 200 000 foyers à travers le monde et notamment en Afrique, d’où viennent 60 % de ses revenus.
Risque
Nous avons maintenu nos opérations dans les 54 pays du continent, que les problèmes soient économiques ou sécuritaires. Même en Libye, nous sommes restés, en nous repositionnant du côté tunisien de la frontière. Nos évolutions constituent un baromètre de l’attractivité des pays. En Côte d’Ivoire, par exemple, nous livrons un nombre très important de conteneurs à l’import. Au Nigeria, en Angola, dans les pays pétroliers en général, la situation est très difficile.
Ports africains
Dans certains pays, on vient de très loin. On peut aujourd’hui avoir une situation médiocre, mais hier, elle était catastrophique. À Durban, en Afrique du Sud, cela fonctionne, mais en Angola, il n’est pas rare qu’un bateau attende en rade pendant un mois ou plus. Des investissements ont été faits à certains endroits mais il y a encore énormément à faire sur l’organisation des ports, la bureaucratie, la formation des personnels, notamment dans la Corne de l’Afrique. Des dizaines de milliards d’euros sont encore nécessaires.
Alain Taeïb : « Même en Libye, nous sommes restés » par Jeuneafriquetv
Entrepreneuriat français
Il n’y a pas suffisamment d’entreprises françaises nouvelles en Afrique. J’essaye de pousser des PME à venir s’y développer. Mais je m’étonne surtout du fait qu’un certain nombre d’entrepreneurs restent dans la zone de confort francophone, sans se projeter sur des grands marchés comme le Nigeria qui à lui seul représente le PIB cumulé de ses voisins francophones.
Patrimoine
Nous avons développé le métier de la numérisation, complémentaire de notre activité historique. Au Mali, nous avons numérisé il y a environ trois ans une partie des manuscrits de Tombouctou, notamment des documents privés. Au Zimbabwe, nous avons signé avec le gouvernement pour la numérisation de toute l’histoire de leur guerre d’indépendance. La nécessité de préserver le patrimoine représente un marché infini.
Alain Taeïb : « Pour les ports africains, des… par Jeuneafriquetv
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