Côte d’Ivoire – Michel Gbagbo : « Mon père doit revenir aux affaires »
Alors que la liste définitive des candidats à la présidence du Front populaire ivoirien (FPI) doit être validée d’ici au 26 novembre, le duel entre l’actuel chef du FPI, Pascal Affi N’Guessan, et Laurent Gbagbo s’annonce explosif. Le fils de l’ancien président ivoirien, Michel Gbagbo, explique à J.A. pourquoi il défend la candidature de son père.
Jeune Afrique : La candidature de Laurent Gbagbo à la présidence du FPI est remise en cause par les partisans de Pascal Affi N’Guessan. Mardi sur RFI, son directeur de campagne, Marcel Gossio, a ainsi suggéré qu’elle n’émanait pas directement de l’ancien président…
Michel Gbagbo : La candidature de Laurent Gbagbo est un fait. Il n’y a donc pas de polémique à avoir à ce sujet.
Les pro-Affi estiment que le président Gbagbo est instrumentalisé par son entourage…
Le président Gbagbo a manifesté le souhait d’être président du parti en même temps qu’il a répondu à l’appel d’une grande partie des militants. Nous l’avons simplement accompagné dans cette démarche. Il n’y a pas lieu de parler d’instrumentalisation.
>> Lire aussi : Affi N’Guessan défie Gbagbo pour la présidence du FPI
Le dossier de candidature de Laurent Gbagbo contient-il une lettre manuscrite signée comme les textes du FPI l’exigent, selon les pro-Affi ?
Je suis un peu gêné par cette question parce que nous n’avons pas à réveler le contenu du règlement intérieur du FPI. Mais en tout état de cause, légaliste qu’il est, le président Gbagbo a pris la peine de se faire constituer une candidature sans tâche. Le comité de contrôle est chargé de sa validation. S’il y a un manque, cet organe le dira. Dans le cas contraire, la candidature sera validée.
Les faits relatifs à la candidature du président Gbagbo au FPI n’ont rien à voir avec la crise postélectorale.
Que répondez-vous à ceux qui disent que cette candidature de Gbagbo n’est pas une bonne chose pour son procès devant la CPI…
Je ne comprends pas ce genre d’arguments. Les faits relatifs à la candidature du président Gbagbo au FPI n’ont rien à voir avec la crise postélectorale.
Quelles conséquences la lutte qui s’annonce entre Affi et Gbagbo peut-elle avoir sur l’avenir du FPI ?
Le président Gbagbo est installé dans une posture de combat. Le FPI est son instrument de travail. Il a estimé à un moment donné qu’il voulait reprendre les rênes pour pouvoir mieux orienter son combat. Il aura certainement un meilleur outil à sa disposition pour mener l’avenir du FPI.
Il est aussi important pour le pays de recentrer le débat autour de sa personne, qui est un élément incontournable de la réconciliation.
Craignez-vous que le parti se scinde en deux ?
Non. Chez nous, ça chauffe toujours un peu, mais à la fin ça devient une kermesse. Et je peux vous l’assurer : le congrès de décembre sera encore une kermesse. Il ne s’agit pas d’une candidature dirigée contre Affi ou pour humilier qui que ce soit. J’appelle même tous les leaders du FPI, ses cadres à se joindre à cette candidature pour que le parti reste toujours uni et fort. Notre adversaire se trouvent à l’extérieur, pas à l’intérieur.
>> Lire aussi : Michel Gbagbo, profession médiateur
À titre personnel, pourquoi avoir déposé vous-même la candidature de votre père ?
Habituellement, j’essaie de me tenir à équidistance des différentes chapelles du parti. Cette fois, étant donné que ma voix porte et après avoir jugé qu’il était opportun que le président reprenne en main l’outil du FPI, j’ai décidé d’accompagner les cadres du parti et de m’exprimer pour faire pencher la balance et orienter les militants dans ce sens-là. Il est important pour le parti et le combat que nous menons que le président Gbagbo revienne aux affaires. Il est aussi important pour le pays de recentrer le débat autour de sa personne, qui est un élément incontournable de la réconciliation.
Comptez-vous, à court ou moyen terme, entrer complètement dans l’arène politique ?
C’est vrai que je fais déjà de la politique. Je n’envisage pas autre chose que l’engagement politique. Mais je n’oublie pas de répéter ce que je dis depuis 2007 ou 2008 : un président par famille et par siècle, cela suffit.
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Par Vincent DUHEM
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