L’Union européenne rassure le Maroc au sujet de l’accord agricole
Bruxelles s’est engagé ce mardi à prendre les mesures nécessaires afin de sécuriser l’accord agricole qui le lie au royaume depuis 2012. Ce dernier l’a menacé de rupture s’il ne sévit pas contre toute remise en question de sa souveraineté sur le Sahara.
L’Union européenne (UE) a réagi à la mise en garde du Maroc au sujet de l’accord agricole. Mardi 7 février, la Haute représentante et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a rencontré le ministre délégué aux Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita.
Les deux parties ont publié un communiqué commun, dans lequel l’UE affirme « qu’elle prendra les mesures nécessaires afin de sécuriser l’accord agricole ».
Les assurances diplomatiques de l’UE
À l’origine de cette réunion de crise, une déclaration du commissaire européen chargé du Climat et de l’Énergie, l’Espagnol Miguel Arias Cañete, qui avait suscité le courroux des Marocains. Le 31 janvier, ce commissaire avait déclaré que « l’UE tiendra[it] compte du statut distant du territoire du Sahara occidental selon le droit international ».
Il s’est basé sur le dernier arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) rendu le 21 décembre et qui stipule que le Sahara est un territoire distinct du royaume du Maroc et que tout accord conclu avec ce pays devait mentionner cette distinction.
Le lundi 6 février, Rabat a vivement réagi, appelant son partenaire européen à faire preuve de plus de fermeté afin de « neutraliser » toute tentative visant à remettre en question l’accord agricole en vigueur depuis 2012, au risque de rompre leurs relations et de le pousser à «se focaliser sur la construction de nouveaux circuits commerciaux ».
« Le Maroc est un partenaire clé de l’UE et l’UE est un partenaire clé pour le Maroc», assure le communiqué signé par Nasser Bourita et Federica Mogherini, ajoutant que « les deux parties demeurent attachées à ce partenariat et engagées à le défendre ».
Des relations difficiles
Depuis décembre dernier, les relations entre Rabat et Bruxelles sont très tendues, à cause de la position de la justice européenne sur le Sahara occidental. Les officiels européens semblent tiraillés entre la décision de la CJUE et la préservation de leurs relations avec leur partenaire marocain.
Une situation qui a poussé le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, à participer à une partie de la rencontre entre Bourita et Mogherini, afin de rassurer le royaume sur les bons sentiments de l’UE. La déclaration commune a été ponctuée des termes « stabilité », « sérénité » et « confiance mutuelle », et les deux parties « ont convenu que les équipes techniques se réuniraient bientôt pour élaborer en détail la voie à suivre ».
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