Viol collectif au Darfour : Khartoum empêche la Minuad de poursuivre l’enquête
Enquêtant sur une allégation de viol collectif impliquant l’armée, la Mission de la paix conjointe de l’ONU et de l’UA (Minuad) s’est vue refuser dimanche l’accès à Tabit, un village du Darfour, où quelque 200 femmes et filles auraient été violées fin octobre.
Pour Khartoum, il n’y aura pas une nouvelle descente sur le terrain de la Mission de la paix des Nations unies et de l’Union africaine (Minuad) à Tabit. Pourtant, un site d’informations soudanais avait rapporté début novembre que des soldats avaient violé, le 31 octobre, 200 femmes et filles après la disparition d’un militaire dans ce petit village du Darfour.
Le 4 novembre, sans autorisation des autorités soudanaises, la Minuad s’était rendue le village à deux reprises sans y trouver de preuves de viol collectif, promettant néanmoins de poursuivre son enquête.
>> Lire aussi : Au Darfour, le camp où les déplacés n’osent plus sortir
Pas de nouvelle visite à Tabit
Mais Youssef al-Kordofani, le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, a affirmé dimanche que "le gouvernement du Soudan avait décidé de ne pas autoriser une nouvelle visite de la mission dans ce village".
"Les accusations de viol collectif ont suscité un grand ressentiment au sein de la population à Tabit et dans les villages voisins, provoquant leur colère et une montée des tensions dans la zone", affirme Youssef al-Kordofani, laissant entendre qu’il était dangereux pour la sécurité des enquêteurs de la Minuad de se rendre sur place.
Selon lui, les discussions se poursuivent avec le ministère des Affaires étrangères pour une demande de visite le 17 novembre.
Pour sa part, la Minuad n’a fait aucune déclaration à ce propos.
(Avec AFP)
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