Zimbabwe : accusée de complot contre Mugabe, la vice-présidente contre-attaque

Depuis quelques semaines, les médias gouvernementaux zimbabwéens accusent Joice Mujuru de corruption et de complot contre Robert Mugabe. Lundi, la vice-présidente est sortie de son silence pour annoncer son intention de poursuivre ses détracteurs devant la justice.

Joice Mujuru et Robert Mugabe, le 24 octobre 2014 à Harare. © AFP

Joice Mujuru et Robert Mugabe, le 24 octobre 2014 à Harare. © AFP

Publié le 17 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

"Je suis accusée d’être impliquée dans un complot visant à renverser le gouvernement zimbabwéen légitime conduit par Son Excellence Robert Mugabe", a déclaré la vice-présidente zimbabwéenne, Joice Mujuru, dans une réponse complète aux accusations portées contre elle dans les médias d’État, y compris des articles indiquant ce week-end qu’elle a pris la tête d’un complot visant à assassiner Robert Mugabe.

"Je nie toutes les allégations de trahison, corruption, incompétence et abus de fonctions publiques qui sont systématiquement portées contre moi dans The Herald et The Sunday Mail", a-t-elle indiqué.

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La vice-présidente – veuve d’un ancien général et figure du régime décédé dans un mystérieux incendie en 2011- a également annoncé qu’elle a consulté ses "conseils juridiques pour prendre toutes les mesures nécessaires en droit afin de rétablir [sa] réputation, [sa] réputation politique et [sa] dignité".

Grace Mugabe demande son éviction

Joice Mujuru est la cible d’attaques dans la presse depuis que Grace Mugabe, l’épouse du vieux président, l’a accusée d’extorquer de l’argent d’entreprises et d’avoir encouragé le sectarisme qui menace la Zanu-PF, le parti au pouvoir.

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C’est sur ce fond de tensions internes que s’ouvre, à partir du 2 décembre, le congrès de la Zanu-PF. Si Robert Mugabe devrait normalement être confirmé à la tête du mouvement, la nouvelle composition du bureau politique suscite elle une lutte de pouvoir à couteaux tirés.

Joice Mujuru semblait tenir la corde depuis l’an dernier avec une majorité de dirigeants provinciaux de la Zanu-PF en sa faveur. Mais l’arrivée sur la scène de Grace Mugabe – récemment désignée pour conduire la puissante organisation des femmes du parti, à la surprise générale – semble avoir inversé la vapeur.

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La vice-présidente apparaît désormais affaiblie au sein du parti. Elle est de plus en plus poussée sur la touche par le camp de Grace Mugabe et d’Emmerson Mangagwa, ministre de la Justice qui a longtemps été en charge de la police secrète et de l’armée. L’épouse du président a même menacé de faire descendre ses partisans dans les rues si Mugabe ne limoge pas Joice Mujuru.

(Avec AFP)

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