Burkina : le président de la transition s’appelle Michel Kafando

Désigné dans la nuit de dimanche comme le chef de l’État intérimaire du Burkina Faso, le diplomate Michel Kafando est une figure bien connue de la vie politique du pays. Sa nomination, saluée par l’Union africaine, marque ainsi la fin de la page du régime militaire qui a pris le pouvoir à la chute de Blaise Compaoré.

Michel Kafando, le 9 juin 2008 à Abidjan. © AFP

Michel Kafando, le 9 juin 2008 à Abidjan. © AFP

Publié le 17 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 17/11/2014 à 10h39.

"Plus qu’un honneur, c’est une redoutable responsabilité qui m’échoit, dont j’entrevois déjà les écueils et l’immensité de la tâche." Âgé de 72 ans, Michel Kafando est bien conscient de l’étendue de sa mission, celle de diriger la transition burkinabè qui devra conduire le pays vers des élections présidentielle et législatives, en novembre 2015.

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Après une nuit de tractations, le 16 novembre, entre les civils et les militaires, le nouveau président intérimaire a à peine cillé à l’annonce de sa nomination. Distingué et réservé, cet homme de grande taille aux cheveux noirs légèrement grisonnants, vêtu d’un costume, a pris acte de sa nouvelle situation. "J’ai naturellement accepté comme chaque fois lorsque que j’ai été sollicité par le devoir", a-t-il déclaré.

Figure de la diplomatie burkinabè, Michel Kafando a été ambassadeur de la Haute-Volta (l’ancien nom du pays) puis du Burkina Faso auprès des Nations unies, respectivement en 1981-1982 et 1998-2011. Le diplomate a également été ministre des Affaires étrangères dans plusieurs gouvernements, entre 1982 et 1983.

Ses objectifs énoncés sont à la hauteur des attentes du Burkina Faso : "Bâtir ensemble une nouvelle société, une société réellement démocratique par la justice, la tolérance et l’union des cœurs".

Fin de la transition militaire

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Prochaine étape : la validation de sa désignation par le Conseil constitutionnel. Ce qui consacrera officiellement le retour des civils au pouvoir. Alors que beaucoup craignaient de voir l’armée conserver longtemps le pouvoir, la transition militaire n’aura duré qu’une quinzaine de jours.

Toutefois, des discussions pour désigner le numéro un de la transition n’ont pas été faciles. Dimanche jusqu’à tard dans la soirée, le collège de désignation, sur cinq candidats présélectionnés, n’en avait retenu que trois. L’archevêque de Bobo-Dioulasso, Mgr Paul Ouédraogo, sélectionné mais qui ne souhaitait pas le poste, n’a pas été auditionné, tout comme le journaliste Newton Ahmed Barry. Le Michel Kafando s’est ainsi imposé.

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"Le plus déterminant a été son exposé, très efficace", a déclaré Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition à Blaise Compaoré, l’un des 23 membres de cette instance composée de militaires et de civils, ces derniers étant majoritaires.

"Son programme, c’est exactement ce que les gens attendent parce que allait droit sur les problèmes de corruption et d’impunité. Il est extraordinairement en phase avec les attentes de la révolution", a-t-il poursuivi.

"Maturité politique" saluée par l’UA

Dans un communiqué publié lundi, la présidente de la commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est réjouit du "rétablissement de la Constitution et [a pris] note avec satisfaction de la désignation d’une personnalité civile, Michel Kafando, comme président de la transition".

Nkosazana Dlamini-Zuma a également exprimé "sa profonde appréciation à l’ensemble des parties prenantes et au peuple burkinabé pour leur maturité politique et leur sens des responsabilités, qui ont permis de franchir cette étape cruciale".

(Avec AFP)

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