Afrique du Sud : le salaire minimum à 244 euros mis en place en mai 2018
Les syndicats et le gouvernement sont parvenus à un accord pour l’entrée en vigueur d’un salaire minimum de 3 500 rands par mois en mai 2018 (soit 244 euros), a indiqué ce mercredi le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Ce cacique de l’ANC, le parti sud-africain actuellement au pouvoir, a assuré publiquement que la mesure qui divisait le patronat et les syndicats de salariés entrerait bel et bien en vigueur en mai 2018.
Les soutiens de la mesure estiment qu’elle est à même de relancer la croissance atone de l’Afrique du sud, et de limiter les grandes grèves qui éclatent régulièrement dans le pays, tout particulièrement dans son secteur minier.
Côté employeurs en revanche, la perspective d’un salaire plancher inquiète. Ils assurent qu’ils ne pourront pas s’en acquitter. Chômage garanti, tonnent-ils — ce dont l’Afrique du Sud, avec son taux de chômage à 27,1%, n’a pas besoin.
« Nous avons trouvé le bon équilibre », a voulu rassurer Cyril Ramaphosa, cité par Reuters, indiquant que certaines entreprises pourraient être exemptées du salaire minimum pendant une durée de 12 mois.
Un serpent de mer
Prudence cependant. Déjà, fin 2015, le même Cyril Ramaphosa, affirmait qu’un accord allait intervenir rapidement. « C’est un signe d’amélioration du climat social, mais la mise en œuvre doit être suivie avec attention », a confirmé Dennis Dykes, le chef économiste de la Nedbank, assurant que la création d’emplois induits n’était absolument pas garantie
Cyril Ramaphosa avait constitué, en août 2016, un panel d’experts chargés de plancher sur le salaire minimum, dont les conclusions avaient été rendues publiques en novembre de la même année.
Celles-ci préconisaient de fixer un salaire minimum de 3 500 rands par mois (244 euros). Une mesure qui devait être entérinée par le Parlement sud-africain en juillet 2017, rapportait alors le quotidien économique français Les Échos.
Car quand bien même la moyenne des revenus s’établissait à 18 045 rands en mai 2016 (1 256 euros selon Statistics South Africa), le rapport commandité par Cyril Ramaphosa indiquait que 41% des actifs sud-africains gagnent un salaire mensuel inférieur à 230 euros par mois. Selon ce même document, près de 30 millions de personnes dans le pays − sur 56 millions d’habitants − vivraient sous le seuil de pauvreté.
Un rapport du Bureau international du travail (BIT) datant de 2010 faisait pour sa part remarquer que les salaires miniums étaient prévus par la loi dans de nombreux pays africains. Les premiers pays du sud du Sahara en terme de valeur absolue du salaire minimum prévu étaient le Kenya (205 dollars), le Gabon (182 dollars), le Bostwana (159 dollars) ou le Burkina Faso (124 dollars).
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