Béji Caïd Essebsi à Rome pour renforcer la coopération entre la Tunisie et l’Italie
En visite de deux jours en Italie, le président Béji Caïd Essebsi a appelé au retour des touristes et des investisseurs dans son pays. À cette occasion, un accord de coopération renforcée a également été signé par les ministres des Affaires étrangères tunisien et italien.
« La Tunisie est désormais un pays stable », a assuré le 8 février le Chef d’État tunisien lors de son discours au Sénat italien.
Accompagné de ses ministres des Affaires étrangères, du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, du Tourisme, ainsi que d’une délégation d’hommes d’affaires tunisien, Béji Caïd Essebsi a discuté avec son homologue italien du dossier libyen, de la migration illégale en Méditerranée, du terrorisme ou encore de questions d’ordre économique.
Objectif : rassurer sur la sécurité du pays tout en consolidant les relations entre les deux pays.
Invitations touristiques et économiques
Cette visite de deux jours (du 8 au 9 février) est la « première […] en Italie du premier président de la deuxième République tunisienne », a fait remarquer Moez Sinaoui, l’ambassadeur de la Tunisie à Rome, à l’agence TAP. Elle coïncide avec le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux États.
« Tout en étant fière de sa jeune expérience démocratique, la Tunisie est pleinement consciente des défis majeurs qui se dressent devant elle, particulièrement sur les plans à la fois économique et social », a poursuivi Béji Caïd Essebsi.
Pour l’aider à les surmonter, il appelle les touristes italiens à venir découvrir la Tunisie, rappelant que malgré les importantes mesures de sécurité mises en place, « nul n’est à l’abri du terrorisme ». « En 2016, la Tunisie a réussi à maîtriser la situation », a-t-il rappelé. « Aucun attentat terroriste n’a été commis [dans le pays] cette dernière année. »
Un appel fut aussi lancé aux acteurs économiques italiens, invités à travailler et à investir d’avantage en Tunisie.
Gestion des flux migratoires
Saluant la coopération « exemplaire » entre les deux pays en matière de lutte contre l’immigration clandestine, Béji Caïd Essebsi a par ailleurs souligné que la maîtrise des flux migratoires irréguliers était tributaire de la mise en place d’une « stratégie collective et globale » dans ce domaine.
Ce jeudi, le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, et son homologue tunisien, Khemaies Jhinaoui, ont signé un accord de coopération renforcée en la matière. En plus d’un accord-cadre pour la gestion des flux migratoires, « afin de lutter efficacement contre les migrations clandestines, le trafic d’êtres humains, et pour renforcer les frontières », indique l’AFP, le texte évoque également un partenariat pour le développement, la culture, la santé, les transports, mais aussi les interconnections électriques, les échanges universitaires et le renforcement de la coopération en matière de sécurité.
Les deux pays « œuvrent de concert pour bloquer les trafiquants d’êtres humains en Méditerranée centrale », a souligné Angelino Alfano à la presse après la signature, précisant que l’accord en question n’était pas « un premier pas » mais la « continuation » d’efforts déjà engagés depuis 2011.
Tout comme l’Allemagne, l’Italie souhaite pouvoir accélérer les procédures d’expulsion des ressortissants tunisiens en situation irrégulière, et presse la Tunisie après la controverse sur le parcours d’Anis Amri, l’auteur présumé de l’attentat du marché de Noël du 19 décembre à Berlin.
Selon les chiffres officiels, la Tunisie aurait mis en échec 113 tentatives d’immigration clandestine en 2016, effectuées pour la plupart depuis la Libye voisine. Elle fait aussi état de plus d’un millier d’interpellations en la matière, a indiqué fin janvier le chef de la Garde nationale tunisienne, Lotfi Brahem.
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