Égypte : une ONG anti-torture fermée par les autorités

Les autorités égyptiennes ont fermé ce jeudi les bureaux d’une ONG s’occupant de victimes de torture alors que le président Abdel Fattah al-Sissi est accusé de réprimer les organisations de la société civile.

La police égyptienne est régulièrement accusée de torturer des détenus. © AFP

La police égyptienne est régulièrement accusée de torturer des détenus. © AFP

Publié le 9 février 2017 Lecture : 1 minute.

Le Centre el-Nadeem, dont le siège se trouve dans le centre du Caire, a reçu jeudi 09 février la visite des autorités égyptiennes, qui l’ont sommé de baisser le rideau. Cette ONG, qui apporte un soutien psychologique aux victimes de violence et de torture, était accusée de ne pas être en règle vis-à-vis de l’administration, relate l’AFP de source policière.

« Environ quinze policiers en uniforme et un groupe de civils ont fermé trois appartements dans l’immeuble appartement à El-Nadeem, a confirmé à l’agence de presse Aida Seif El-Dawla, cofondatrice de l’ONG. Nous n’avons enfreint aucune règle et le gouvernement n’a pas fourni de raison à la fermeture ». Le Centre el-Nadeem a annoncé qu’il ferait appel de la décision.

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Une répression tous azimuts 

Par le passé, les autorités avaient déjà essayé de fermer cette ONG, dont l’activité consiste à examiner les plaintes déposées par des civils pour tortures dans les lieux de détention et les prisons, ainsi que celles des familles de personnes disparues.

En février 2016 notamment, un décret administratif avait tenté de mettre fin aux activités de l’organisation. Neuf mois plus tard, son compte bancaire avait été gelé pendant une semaine, avant que l’ONG ne produise un document prouvant qu’elle n’était pas soumise à la loi régissant les associations de la société civile.

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Depuis qu’il a destitué en 2013 le président Mohamed Morsi, l’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi réprime toute forme d’opposition. Plusieurs défenseurs des droits de l’Homme égyptiens ont été interdits de sortie du territoire, ou ont vu leurs avoirs gelés, dans le cadre d’une vaste enquête sur les financements étrangers de la société civile. Ils avaient accusé les autorités d’orchestrer des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et des détentions illégales.

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