Adama Barrow amorce le come-back de la Gambie sur la scène internationale
Le nouveau président gambien a annoncé son intention de restaurer des relations apaisées avec ses partenaires étrangers, et de réintégrer la CPI et le Commonwealth avec lesquels Yahya Jammeh avait rompu.
Les démarches prendront sûrement du temps mais la volonté est bien là. Rentré triomphalement à Banjul le 26 janvier, Adama Barrow s’est mis au travail pour dessiner les contours de la « nouvelle Gambie ». Et comme il l’avait annoncé lors de sa campagne électorale, celle-ci devrait rapidement effectuer son retour sur la scène internationale, après des années de défiance et de tensions sous le régime de Yahya Jammeh.
Depuis fin janvier, le président gambien et son ministre des Affaires étrangères, Ousainou Darboe, ex-opposant historique de Jammeh, ont reçu plusieurs délégations étrangères ou ambassadeurs pour confirmer leur souhait de rétablir des relations normales et apaisées avec le reste de la communauté internationale.
Rester dans la CPI
Le jeudi 9 février, Neven Mimica, le commissaire européen à la Coopération internationale et au Développement, était ainsi en visite à Banjul. Il y a signé une série de contrats d’aide de l’Union européenne (UE) à la Gambie, pour un montant total de 225 millions d’euros. Il s’agit là d’un geste symbolique, l’UE ayant gelé son aide à la Gambie depuis décembre 2014 en raison du non-respect des droits de l’Homme par le régime de Jammeh.
Neven Mimica, qui a assuré que l’UE était « pleinement engagée à la coopération » avec le gouvernement gambien, a aussi indiqué que le président Barrow lui avait confirmé son intention de rester au sein de la Cour pénale internationale (CPI), y voyant une « excellente nouvelle et le signe d’un retour au sein de la communauté internationale ».
.@BarrowOfficial1 confirms #TheGambia is to rejoin @IntlCrimCourt . Excellent news & very good signal of re-engagement w/ int'l community.
— Neven Mimica (@MimicaEU) February 9, 2017
Fin octobre 2016, quelques semaines avant l’élection présidentielle du 1er décembre, Yahya Jammeh avait annoncé que son pays allait se retirer de la CPI, dans la foulée d’annonces similaires effectuées par le Burundi et l’Afrique du Sud.
Les nouvelles autorités gambiennes doivent désormais stopper ce processus de retrait de l’institution, dont la procureure générale est d’ailleurs une Gambienne, Fatou Bensouda.
Réintégrer le Commonwealth
Outre ce maintien au sein de la CPI, Adama Barrow a également annoncé sa volonté de réintégrer le Commonwealth. Début octobre 2013, le gouvernement gambien avait annoncé son retrait immédiat de l’organisation anglophone, qui regroupe 52 pays à travers le monde. « Le gouvernement se retire du Commonwealth et décide que la Gambie ne sera jamais membre d’une institution néo-coloniale, et ne fera jamais partie d’une institution qui représente un prolongement du colonialisme », avait alors affirmé les autorités gambiennes dans un communiqué.
Cette démarche de retour dans le Commonwealth devrait prendre du temps. Sur Twitter, un compte non certifié au nom d’Ousainou Darboe affirmait le 7 février qu’Adama Barrow allait « bientôt » se rendre au Royaume-Uni pour évoquer les conditions de ce retour. Mais selon des sources britanniques, aucune visite n’a pour l’instant été fixée.
Enfin, Adama Barrow a aussi la ferme intention de restaurer des relations de confiance avec le Sénégal, puissant voisin avec lequel Yahya Jammeh entretenait des relations exécrables ces dernières années. Après avoir été accueilli à Dakar mi-janvier en attendant que Jammeh accepte de quitter le pouvoir, il y a dépêché sa vice-présidente, Fatoumata Jallow Tambajang, le 3 février. Reçue par Macky Sall au palais présidentiel, elle a notamment annoncé que le Sénégal et la Gambie comptaient « revitaliser leurs relations de coopération ».
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