Gabon : une manifestation de l’opposition dispersée à coups de gaz lacrymogène
Un cortège de l’opposition gabonaise qui voulait se rendre au palais de justice de Libreville a été dispersé par les forces de l’ordre. Une délégation a néanmoins été autorisée à déposer plainte au greffe de l’état civil contre l’acte de naissance du président Ali Bongo Ondimba, qu’un livre de Pierre Péan accuse d’être un faux.
![Jean Ping pendant la manifestation de l’opposition gabonaise, le 13 novembre à Libreville. © DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/11/14/014112014090819000000jeanpingaze.jpg)
Jean Ping pendant la manifestation de l’opposition gabonaise, le 13 novembre à Libreville. © DR
Instrumentalisée par l’opposition, la publication du dernier livre de Pierre Péan, "Nouvelles affaires africaines", n’en finit pas de susciter des remous à Libreville. Jeudi, un cortège mené par Jean Ping, l’ancien secrétaire général de l’Union africaine (UA), et Jean Eyéghé Ndong, dernier Premier ministre de l’ancien président gabonais, feu Omar Bongo Ondimba, a été dispersé par la police à coup de gaz lacrymogène.
Les manifestants voulaient se rendre au palais de justice pour déposer une plainte sur "l’acte de naissance" du président Ali Bongo Ondimba, dont il dénonce des "éléments incohérents"."L’acte de naissance qui a été produit est un faux", a affirmé M. Ping aux journalistes présents, suivant la thèse de Pierre Péan qui affirme qu’Ali Bongo serait un enfant nigérian adopté pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 1960…
Plainte déposée
Le ministère gabonais de l’Intérieur avait déclaré la manifestation illégale, arguant notamment qu’il n’avait reçu aucune demande d’autorisation de la part des organisateurs. Les organisateurs n’ont cependant fait état ni d’interpellations, ni de blessés. Et une délégation d’opposants a ensuite été autorisée à se rendre au palais de justice pour y déposer une plainte "au greffe de l’état civil", selon leurs propos.
Le pouvoir gabonais a immédiatement balayé les affirmations de Pierre Péan, parlant de "rumeurs" et l’État gabonais a porté plainte dans la foulée en France contre le journaliste pour ses "propos gravement diffamatoires", selon un communiqué de l’ambassade du Gabon à Paris reçu lundi par l’AFP. "La République gabonaise ne peut accepter les propos gravement diffamatoires et totalement faux tenus par Pierre Péan dans cet ouvrage", dénonce le communiqué, accusant l’auteur de "profonde malveillance".
(Avec AFP)
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