Catastrophe ferroviaire d’Eseka : le parquet de Nanterre se déclare incompétent
Le parquet de Nanterre, saisi d’une plainte mettant notamment en cause Camrail, filiale camerounaise du groupe Bolloré, après la catastrophe ferroviaire d’Eseka au Cameroun en octobre, s’est déclaré « incompétent » pour mener l’enquête, a-t-on appris ce vendredi.
Après la catastrophe, qui a fait 79 morts et au moins 550 blessés le 21 octobre près de la gare d’Eseka (200 km au sud de Yaoundé), le Syndicat professionnel des conducteurs de train du Cameroun, le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P), une organisation d’opposition basée en France, et le Groupe de solidarité aux victimes du 21 octobre à Eseka avaient déposé plainte devant le parquet de Nanterre.
Mais ce dernier a jugé vendredi 10 février qu’il « n’est pas compétent » pour enquêter sur ce drame, a-t-il indiqué à l’AFP, en l’absence notamment de victime française de son ressort territorial.
Cette plainte contre X visait notamment des faits d’homicides et blessures involontaires, de non-assistance à personnes en danger et de mise en danger de la vie d’autrui.
Les plaignants mettaient en cause « la gouvernance du secteur du transport ferroviaire par l’État du Cameroun » et s’interrogeaient sur « les conditions » dans lesquelles la Régie nationale des chemins de fer camerounais avait été « privatisée », la concession « renouvelée », et « certaines obligations à la charge du concessionnaire (Camrail) manifestement méconnues ».
Le groupe Bolloré en ligne de mire
Camrail est contrôlé à hauteur de 77,4% par le groupe Bolloré, dont le siège est à Puteaux (Hauts-de-Seine). Porter plainte à Nanterre, « c’était le moyen d’agir au plus près de celui qui contrôle le capital », avait expliqué l’avocat des plaignants, Stéphane B. Engueleguele.
Il a par ailleurs annoncé de nouvelles plaintes avec constitution de partie civile devant « les juridictions d’instruction compétentes » et une nouvelle plainte à Nanterre « sur le volet financier » du drame.
Le train, qui assurait la liaison entre Yaoundé et la capitale économique Douala, était bondé lorsqu’il a déraillé. Il circulait à une vitesse « anormalement élevée », avait noté un haut responsable de l’entreprise Bolloré quatre jours après la catastrophe.
Une enquête judiciaire est en cours au Cameroun et en Italie.
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