Ebola : l’état d’urgence levé au Liberia, premiers essais en Afrique pour trois traitements
Les autorités du Liberia ont décidé jeudi de ne pas prolonger l’état d’urgence instauré en août. Parallèlement, MSF a annoncé que trois traitements différents contre le virus allaient être prochainement testés sur des patients en Guinée et au liberia.
Décrété le 6 août pour lutter contre l’épidémie d’Ebola, l’état d’urgence ne sera pas prolongé au Liberia. "J’ai informé les dirigeants de l’Assemblée nationale que je ne demanderais pas une prolongation de l’état d’urgence" décrété le 6 août, a annoncé jeudi 13 novembre la présidente, Ellen Johnson Sirleaf, dans une déclaration diffusée à la radio et à la télévision.
"Le combat n’est pas terminé", a-t-elle tout de même prévenu. Le Liberia est le pays d’Afrique de l’Ouest le plus touché par le virus.
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Dans la matinée, Médecins sans frontière (MSF) a annoncé que les premiers essais de trois traitements cliniques de la fièvre Ebola allaient commencer dans trois centres de soins situés en Guinée et au Liberia.
En l’absence de traitement spécifique pour cette épidémie, ces essais vont commencer en décembre et leurs résultats pourraient être disponibles dès février 2015, a précisé l’ONG dans un communiqué. "C’est un partenariat international sans précédent qui représente un espoir pour les malades d’obtenir enfin un vrai traitement d’une maladie qui tue aujourd’hui entre 50 et 80% de ceux qui sont infectés", a souligné le Dr Annick Antierens, qui coordonne les essais pour MSF.
Un essai placé sous l’autorité de l’université d’Oxford avec le médicament antiviral Brincidofovir dans le centre ELWA 3 de Monrovia, la capitale du Liberia, est prévu – mais MSF attend toujours l’accord des autorités locales, a précisé le docteur.
Thérapie à base de sang et de plasma
Deux autres tests sont prévus en Guinée, l’un sous l’autorité de l’INSERM (l’Institut français pour la santé et la recherche médicale) utilisant le médicament antiviral favipiravir à Guéckédou, et l’autre de l’Institut de médecine tropicale d’Antwerp (IMT) utilisant une thérapie à base de sang et de plasma de convalescents à Conakry, la capitale.
"En tant qu’un des principaux opérateurs de soins engagés en Afrique de l’Ouest, MSF participe à ces tests cliniques accélérés pour donner à ceux qui sont contaminés une plus grande chance de survivre", a dit le Dr Antierens.
Les protocoles de ces essais sont en phase finale de développement et ont été conçus avec un objectif de survie à au moins 14 jours après avoir développé la maladie.
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Les deux médicaments, le Brincidofovir et le Favipiravir, ont été sélectionnés dans la liste des traitements potentiels contre l’Ebola retenus par l’OMS, après un examen attentif des profils d’innocuité et d’efficacité, de la disponibilité des produits, et de la facilité d’administration aux patients.
"Mener des études cliniques sur des médicaments expérimentaux au cœur d »une crise humanitaire est une nouvelle expérience pour nous tous, mais nous sommes déterminés à ne pas décevoir les populations d’Afrique de l’Ouest", a déclaré le professeur Peter Horby, investigateur principal de l’essai mené par l’ISARIC d’Oxford (Consortium International des Infections Respiratoires Aigües Sévères et Emergentes).
L’essai clinique sur le traitement par sang total ou plasma convalescent consistera à administrer du sang ou du plasma contenant des anticorps de survivants aux patients infectés. Cette approche a également été mise en avant par l’OMS.
(Avec AFP)
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