Soudan du sud : le médiateur régional demande au gouvernement de « faire quelque chose » contre les violences

Le médiateur régional de la crise au Soudan du Sud et ex-président du Botswana, Festus Mogae, s’est exprimé ce vendredi devant la presse à Nairobi.

Des enfants soldats, le 10 février 2015 lors d’une cérémonie de désarmement, de démobilisation et de réinsertion sous l’égide de l’UNICEF, à Pibor, au Soudan du Sud. © AFP /CHARLES LOMODONG

Des enfants soldats, le 10 février 2015 lors d’une cérémonie de désarmement, de démobilisation et de réinsertion sous l’égide de l’UNICEF, à Pibor, au Soudan du Sud. © AFP /CHARLES LOMODONG

Publié le 10 février 2017 Lecture : 2 minutes.

« De nouveaux groupes ont vu le jour qui n’existaient pas avant. De nouvelles milices. Ce sont de nouveaux développements depuis juillet, des développements indésirables », a-t-il déclaré à cette occasion.

Selon lui, « il y a des allégations selon lesquelles certains de ces groupes ciblent des Dinka ». Il s’agit de l’ethnie du président sud-soudanais Salva Kiir, dont les troupes ont été accusées d’avoir perpétré des assassinats à caractère ethnique, notamment à Yei (Equatoria du centre).

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Les provinces d’Equatoria (Ouest, Est et Centre) avaient été globalement épargnées par les combats de la guerre civile déclenchée à partir de décembre 2013 et opposant les troupes de Salva Kiir aux hommes de l’ancien vice-président Riek Machar.

Mais ces six derniers mois, elles ont été le théâtre de violences importantes, notamment à Yei, à une centaine de km au sud-ouest de Juba, poussant des dizaines de milliers de personnes à se réfugier en Ouganda voisin.

Ces atrocités ont suscité l’émoi de la communauté internationale. Des experts de l’ONU rapportaient début décembre qu’un « nettoyage ethnique » était en cours dans plusieurs régions du Soudan du sud, pointant du doigt les exactions des soldats gouvernementaux.

Un conflit complexe

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Festus Mogae, qui est à la tête de la Commission de surveillance et d’évaluation de l’accord de paix (JMEC) d’août 2015, a décrit une mosaïque de groupes aux agendas variés, témoignant de la complexité du conflit sud-soudanais.

Certains sont des miliciens animés par un désir de vengeance sur des lignes ethniques. D’autres incarnent un sentiment de marginalisation et d’exclusion au regard de l’accord de paix d’août 2015, entre principalement les Dinka de Salva Kiir et les Nuer de Riek Machar. D’autres encore, a-t-il poursuivi, sont tout simplement des criminels, qui se sont fait une spécialité de piller l’aide humanitaire.

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« C’est pourquoi nous disons au gouvernement : faites quelque chose. Les Équatoriens sont des citoyens à part entière », a poursuivi Festus Mogae.

L’opposition derrière Riek Machar

Le médiateur régional, qui s’exprimait devant l’association des correspondants de la presse étrangère au Kenya, a également jugé que l’actuel gouvernement d’unité nationale n’était pas assez représentatif. « Le gouvernement doit être plus inclusif. Il doit inclure des gens du camp de Riek Machar. Il doit inclure des Équatoriens. »

Le gouvernement doit inclure des gens du camp de Riel Machar.

À la suite des combats de juillet, Riek Machar avait dû fuir la capitale ; il vit depuis en exil en Afrique du Sud. L’opposition s’était alors scindée en deux factions : l’une loyale à Machar, qui n’est plus représentée dans les institutions de transition, l’autre favorable à Taban Deng Gaï, nommé vice-président du pays à la place de Riek Machar.

« Il est clair que la majorité de l’opposition est toujours derrière Riek Machar », pour Festus Mogae. Celui-ci estime que l’ex-chef rebelle avait l’ascendant sur environ 75% des troupes rebelles dans le pays, contre 25% pour Taban Deng Gaï.

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