Le Nigeria lève un milliard de dollars sur les marchés financiers

Englué dans la récession et plombé par un déficit galopant, le Nigeria avait affiché de fortes ambitions de financement à l’international depuis plusieurs mois. Jeudi, le pays est parvenu à placer une obligation d’un milliard de dollars sur les marchés.

Une vue d’Abuja. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Une vue d’Abuja. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Publié le 10 février 2017 Lecture : 2 minutes.

La République fédérale du Nigeria a réussi à émettre une obligation d’une valeur d’un milliard de dollars sur une durée de 15 ans au taux de 7,875%. Le cahier des ordres d’achats de cet emprunt nigérian — qui arrivera à échéance en février 2032 — ont atteint 4,5 milliards de dollars.

Une somme qui doit contribuer à la réduction du déficit nigérian, accru par les plus faibles ventes du pétrole nigérian, en plus faible quantité et à un prix moindre alors qu’il représente les deux tiers des recettes budgétaires. L’emprunt doit aussi aider à mener l’ambitieuse politique de construction que s’est fixée le président Muhammadu Buhari, lui aux abonnés absent depuis plusieurs jours alors qu’il est en soins au Royaume-Uni.

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Des besoins de financement de 4 à 5 milliards de dollars

Dès janvier 2016, la ministre des Finances, Kemi Adeosun, évaluait « entre 4,5 milliards et 5 milliards de dollars » les besoins en financement externes du pays. Elle entendait alors aller les chercher « notamment auprès des institutions multilatérales de développement, des établissements de crédit à l’exportation ainsi que sur le marché des eurobonds ». Fin septembre, la Banque africaine de développement s’est engagée à apporter 4,1 milliards de dollars dès 2016 et 2017 à la relance de l’économie nigériane, tombée en récession début septembre.

C’est la troisième émission d’une obligation financière internationale — eurobond — après celles de 2011 et 2013.

Kemi Adeosun et le gouverneur de la Banque centrale, Godwin Emefiele, étaient en tournée auprès des investisseurs cette semaine, à Londres, Los Angeles, Boston ou encore New York. Des rencontres qui, rapporte Bloomberg, en ont laissé plus d’un sur leur faim quant aux intentions d’Abuja sur la monnaie — la jugeant encore largement surévaluée.

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« Tout le monde est au courant pour la monnaie mais le pétrole reprend, des nouvelles plus positives sont à l’horizon », a estimé Kevin Daly, un gestionnaire de portefeuille à Londres Aberdeen Asset Management Plc interrogé par Bloomberg.

Longtemps maintenue à un taux de change fixe, la monnaie nationale avait été soudainement placée à un taux de change flottant en juin 2016, entraînant son dévissage et le colossal renchérissements des importations.

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