Côte d’Ivoire : Affi N’Guessan défie Gbagbo pour la présidence du FPI
Pascal Affi N’guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), a déposé mercredi sa candidature à sa propre succession. La semaine dernière, des partisans de Laurent Gbagbo avaient fait de même au nom de l’ancien président. Verdict entre le 11 et le 13 décembre, lors du 4e Congrès du FPI, à Abidjan.
Le 4e Congrès du Front patriotique ivoirien (FPI), du 11 au 13 décembre au palais des sports de Treichville, à Abidjan, s’annonce électrique avec l’élection du président du parti. Mercredi 12 novembre, Pascal Affi N’Guessan s’est déclaré candidat à sa propre succession. "Je suis candidat pour la libération du président Laurent Gbagbo. Je suis candidat par devoir envers le président Laurent Gbagbo. Je rappelle que le président Laurent Gbagbo m’a fait très tôt confiance. Au moment où un sort implacable et injuste s’acharne contre lui, mon devoir, à la tête du FPI, est de tenir le parti debout, de défendre et promouvoir, par mes choix et mes actes, les principes qu’il nous a enseignés", a-t-il déclaré lors d’une cérémonie.
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"Dans ces conditions, et pour cette mission, est-il responsable, est-il pertinent, est-il sage de faire appel au président Laurent Gbagbo lui-même, comme le réclament quelques camarades ? Peut-on demander à un otage d’organiser sa propre libération ? Ce n’est pas un bon plan et le président Laurent Gbagbo lui-même le sait. À plusieurs occasions, il a dit qu’on ne peut pas mener la lutte depuis la prison. C’est à nous qu’incombe cette responsabilité. Nous le devons et nous le pouvons ensemble, dans l’unité et dans la solidarité", a-t-il poursuivi.
Quelques jours avant lui, quatre cadres du FPI – dont Michel Gbagbo, le fils du leader historique – avaient également déposé devant le comité de contrôle la candidature de Laurent Gbagbo. Car celle-ci est recevable, selon les instances du parti, malgré l’incarcération de l’ancien président ivoirien à La Haye.
Les divisions au sein du FPI risquent donc une nouvelle fois d’éclater au grand jour, le 11 décembre prochain. Et d’éloigner un peu plus les deux camps. Mercredi, l’actuel président du parti était accompagné de quelques uns de ses soutiens : l’ancien directeur général du port d’Abidjan, Marcel Gossio, l’ex-ministre de la Défense, Michel Amani N’guessan, le responsable des jeunes, Navigué Konaté, ou l’ancien ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé. Aboudramane Sangaré et Laurent Akoun, respectivement premier et 4e vice-président du FPI, étaient quant à eux absents.
Chance infime
Affi N’Guessan a-t-il une chance contre Gbagbo ? Elle est infime, estime la majorité des observateurs. Car au-delà de la figure de l’ancien président qui a gardé, même emprisonné, une véritable autorité sur le parti, le leadership d’Affi a été plusieurs fois remis en cause ces derniers mois. Des tensions agitent le FPI sur sa participation à la commission électorale indépendante, après que la réorganisation du secrétariat général a suscité la vive opposition des pro-Gbagbo…
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Pour ses partisans, Gbagbo devrait donc être porté sans trop de difficultés à la présidence… avant le lancement, depuis sa cellule de Scheveningen, de sa candidature à la présidentielle de 2015 ? "C’est un projet, mais chaque chose en son temps", tempère l’un de ses proches.
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Par Vincent DUHEM
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