Côte d’Ivoire : le syndicat de la presse privée exige la libération des six journalistes en détention
Le syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire a exigé ce lundi la libération « immédiate et sans conditions » des six journalistes ivoiriens arrêtés la veille pour « divulgations de fausses nouvelles » dans le contexte des mutineries dans l’armée ivoirienne.
Le Syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI) a, dans un communiqué diffusé lundi 13 février, « condamné fermement cette énième atteinte flagrante à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, deux droits fondamentaux de l’hHmme, reconnus et protégés par la Constitution ivoirienne ».
Pour le Synapp-CI, « en période de crise, les attaques contre la presse ne sont jamais un bon signal et ne sont surtout pas un facteur de stabilité et de restauration de la confiance entre les populations ».
Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs des quotidiens L’Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), sont détenus depuis dimanche 12 février dans un camp de gendarmerie à Abidjan, avec leurs collaborateurs Hamadou Ziao (rédacteur en chef de L’Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le Temps).
Incitation à l’insoumission
Selon le procureur de la république, Richard Adou, l’arrestation de ces journalistes est liée « aux récents mouvements d’humeur des militaires » au cours desquels certains organes de presse ont selon lui « divulgué de fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte ».
« Ces agissements tombent sous le coup de la loi, qui réprime l’incitation des militaires à l’insoumission et à la rébellion, les atteintes à l’autorité de l’État et la publication d’informations fausses se rapportant au secret de la défense et de la sûreté de l’État », a-t-il rappelé dans un communiqué.
Après plusieurs mutineries début janvier, après lesquelles certains régiments avaient obtenu le versement de primes par l’État, les soldats des Forces spéciales ivoiriennes se sont à leur tour rebellées mardi 7 février dans leur base d’Adiaké pour réclamer le même traitement, avant de mettre fin à leur mouvement deux jours plus tard.
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