Algérie : pour Emmanuel Macron, la colonisation est « un crime contre l’humanité »

Dans un entretien accordé à une chaîne de télévision algérienne mardi, le candidat à la présidentielle française a rectifié ses propos controversés sur la colonisation tenus en novembre. « Nous devons présenter nos excuses à celles et ceux qui ont subi la barbarie « , a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron au cimetière Bologhine à Alger, le 14 février 2017. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Emmanuel Macron au cimetière Bologhine à Alger, le 14 février 2017. © Anis Belghoul/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 15 février 2017 Lecture : 2 minutes.

En novembre dernier, il déclarait à l’hebdomadaire Le Point: « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie. »

Mardi 14 février, le candidat Macron a rectifié le propos qui avait fâché les Algériens et entraîné une polémique sur les réseaux sociaux. Dans une interview accordée à la chaîne privée Echourouk News à l’occasion de sa visite express à Alger, il a déclaré : « La colonisation fait partie de l’histoire française et c’est un crime contre l’humanité ». 

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« Je ne regrette pas mes propos de novembre dernier car ils ont été sortis de leur contexte. J’ai toujours condamné la colonisation comme un acte de barbarie. La barbarie fait partie d’un passé que nous devons regarder en face en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes », a-t-il précisé. 

Construire ensemble

« En même temps, ajoute-il, il ne faut pas balayer ce passé ». « La France a installé les droits de l’homme en Algérie, mais elle a oublié de les lire. C’est une jolie formule qui vaut pour l’Algérie pour expliquer cette période. Il y a eu des crimes terribles, de la torture, de la barbarie ».

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Pour autant, Emmanuel Macron ne veut pas que les deux pays tombent dans « la culture de la culpabilisation » sur laquelle « on ne construit rien ». « C’est ce chemin de crête que je veux que nous prenions ensemble », explique-t-il.

Avec les responsables algériens, le candidat du Mouvement En Marche ! dit avoir évoqué la question de la mémoire commune entre la France et l’Algérie. « Il faudra réparer ces mémoires collectives tout en reconnaissant la responsabilité de l’État français et de ce qu’il a fait en Algérie ». 

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Excuses officielles

Cinquante trois ans après l’indépendance de l’Algérie, le passé colonial est toujours considéré comme un dossier sensible et douloureux entre les deus pays. Le président français François Hollande, avait reconnu « les souffrances infligées par la colonisation au peuple algérien » dans une visite officielle à Alger en décembre 2012, mais sans présenter d’excuses officielles comme l’exige les politiques algériens.

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