Tchad : grogne sociale et manifestations à N’Djamena, Moundou et Sarh
Plusieurs manifestations ont eu lieu mardi dans trois grandes villes tchadiennes. À la grève des enseignants s’ajoutent les protestations contre les hausses du prix de l’essence et le mécontentement des élèves.
C’est la ville de Sarh, dans le sud du pays, qui a donné le ton, mardi 11 novembre. Dès 4 heures du matin, un tintamarre de casseroles a réveillé la ville. Le mouvement lancé par la section locale du syndicat des enseignants visait à protester contre le non-paiement des salaires et le prix trop élevé du litre de super (il oscille entre 500 et 1500 FCFA selon sa disponibilité).
Des jeunes ont rejoint le mouvement avant que les forces de l’ordre interviennent pour disperser la foule. La course poursuite entre manifestants et policiers aa duré une partie de la matinée et s’est terminée avec deux jeunes blessés par balles.
Le calme est revenu à Sarh dans l’après-midi quand l’annonce du versement des salaires des professeurs est parvenue aux mécontents.
À N’Djaména, ce sont des élèves, furieux de retrouver des classes sans enseignants ce mardi matin, qui s’en sont pris aux véhicules de fonctionnaires. Là aussi, les forces de l’ordre ont réprimé le mouvement spontané.
A Moundou, dans le sud, des jeunes privés de cours ont attaqué des citernes de carburant et une station-service.
Les salaires des enseignants finalement versés
Le calme est revenu dans les trois villes en fin de journée. Le gouvernement, par la voix du ministre des Finances et du Budget a rassuré les enseignants en leur signifiant que le retard dans le paiement des salaires et des primes était dû à une opération de vérification de la liste des fonctionnaires. Mais, a-t-il ajouté, à cette date, "les salaires et primes ont été entièrement payés ou sont en phase de l’être selon que le fonctionnaire perçoit son salaire par virement bancaire ou en espèce."
Les annonces gouvernementales pourraient ne pas suffire à calmer la grogne sociale, puisqu’un appel à une "journée sans engin" a été lancé par certains syndicats pour mercredi et jeudi.
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Madjiasra Nako, à N’Djamena
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