Nigeria : le bilan du carnage attribué à Boko Haram dans un lycée de Potiskum monte à 47 morts

Un kamikaze qui avait revêtu l’uniforme des étudiants a pénétré dans le lycée de garçons de Potiskum hier. L’explosion de la bombe qu’il portait sur lui a fait près d’une cinquantaine de victimes.

Capture d’écran d’une vidéo de Boko Haram, le 9 novembre. © AFP

Capture d’écran d’une vidéo de Boko Haram, le 9 novembre. © AFP

Publié le 11 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est l’un des pires massacres attribués au groupe islamiste Boko Haram, que Goodluck Jonathan, le président nigérian, a qualité de "meurtre odieux". À 7h50, lundi 10 novembre, au moment où les jeunes étaient rassemblés pour la réunion matinale, "quelque chose a explosé, faisant un bruit énorme", rapporte un enseignant témoin du drame à l’AFP.

Les témoins ont rapporté les corps qui ont été projetés dans tous les sens, le sang qui maculaient les vêtements, les lambeaux de chair qui recouvraient le sol et les livres des lycéens.

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"Il y a 47 morts et 79 blessés" parmi les élèves, a affirmé Emmanuel Ojukwu, le porte-parole de la police nigérian, précisant que Boko Haram était soupçonné d’être responsable du massacre. Le lycée de garçons compte environ 1000 élèves âgés de 15 à 20 ans.

Potiskum est la capitale économique de l’Etat de Yobe, l’un des trois Etats placés sous loi martiale depuis un an et demi pour faire face à l’insurrection sanglante menée par le groupe islamiste, qui a fait plus de 10 000 morts en cinq ans.

Ce massacre a été perpétré précisément le lendemain de la publication d’une nouvelle vidéo du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, dans laquelle il réaffirme avoir créé un "califat" dans les zones du nord-est du Nigeria.

Écoles fermées, Boko Haram finira-t-il par gagner ?

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À la suite de l’attentat, le gouverneur de l’État de Yobe, Ibrahim Gaidam, a annoncé, dans un communiqué, la fermeture immédiate de toutes les écoles publiques de Potiskum jusqu’à nouvel ordre.

"Le gouvernement fédéral ne peut pas se contenter de condamner les violences quotidiennes" dans le Nord-Est, "des actions urgentes doivent être menées (…) pour mettre un terme à l’escalade de la violence", a-t-il estimé.

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Prônant un islam radical, Boko Haram a déjà mené de nombreuses attaques contre des établissements scolaires qui, selon le groupe armé, prodiguent une éducation influencée par les valeurs occidentales.

En février, des hommes armés avaient ouvert le feu et lancé des explosifs dans le dortoir d’un internat à Buni Yadi, également dans l’Etat de Yobe, tuant au moins 40 adolescents.

En juillet 2013, l’attaque du lycée de Mamudo, près de Potiskum, avait fait 42 morts parmi les élèves et leurs enseignants.

Si en 2010 et 2011, les islamistes s’en prenaient souvent aux écoles quand elles étaient fermées, depuis 2013, les élèves sont de plus en plus visés.

L’attaque de Boko Haram qui a provoqué une grande émotion nationale et internationale est celle du lycée public pour filles de Chibok, dans l’Etat voisin de Borno, fief historique des islamistes, lors de laquelle 276 adolescentes avaient été enlevées en avril.

Plus de six mois plus tard, 219 d’entre elles sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.

Les autorités nigérianes avaient affirmé mi-octobre avoir conclu un accord de cessez-le-feu avec Boko Haram, prévoyant notamment la libération des otages de Chibok

Dans la vidéo obtenue dimanche par l’AFP, Shekau dément à nouveau avoir conclu un cessez-le-feu avec le gouvernement et va même jusqu’à menacer de tuer l’homme qui s’était présenté comme le négociateur du groupe avec les autorités d’Abuja.

(Avec AFP)

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