Maroc : Ahmed Zaïdi, dirigeant socialiste, meurt dans un accident de la route
Le décès d’Ahmed Zaïdi laisse la classe politique marocaine en état de choc. Ce dirigeant socialiste s’était illustré ces derniers mois par son opposition virulente à Driss Lachgar, actuel premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP).
La tragique nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, dimanche 9 novembre dans l’après-midi. Ahmed Zaïdi s’est noyé dans sa voiture, alors qu’il s’était engagé dans un tunnel sous la voie ferrée, qui à ce niveau était inondée par l’oued Cherrat, en crue. Il est difficile de reconstituer dans quelles circonstances cet élu du coin, toujours député de la circonscription, a pu se laisser piéger dans un endroit aussi dangereux. Toujours est-il que la victime n’a visiblement pas pu se sortir de ce mauvais pas. Dès que les services de secours ont transféré sa dépouille mortelle à l’hôpital régional de Bouznika, les badauds ont commencé à y affluer. Et selon des témoins sur place, l’émotion y disputait à l’incrédulité.
La famille ittihadie, divisée ces derniers mois par les luttes d’influences entre la direction – de Driss Lachgar – et le courant d’Ahmed Zaïdi, baptisé "Ouverture et démocratie", s’est provisoirement réconciliée. Driss Lachgar, qui s’est rendu dans la soirée de dimanche, pour présenter ses condoléances au domicile du défunt, a déclaré à la famille : "Ce qui s’est passé entre nous n’était pas facile mais nous sommes frères."Pas sûr que cette déclaration soit très heureuse, mais on ne peut reprocher à Lachgar d’avoir failli à la bienséance. En ces tristes circonstances, les socialistes ont donc resserré les rangs, et même Abderrahmane Youssoufi, l’ancien Premier ministre de transition, a fait une courte déclaration à la presse.
Parcours militant
À 61 ans, Zaïdi laisse derrière lui un long parcours militant, après une carrière à la télévision nationale. Présentateur du JT de la TVM, il a été le speaker vedette des années 1980 et avait interviewé les grands de ce monde : Senghor, Moubarak ou encore le roi Hussein. Elu communal puis député de sa ville natale de Cherrat, il habitait la commune voisine de Bouznika, une station balnéaire à mi-distance de Casablanca et de Rabat, très appréciée des deux capitales (économique et administrative) du royaume, il a été président du groupe socialiste de la Chambre des représentants, d’octobre 2007 à avril 2014, succédant à un certain… Driss Lachgar.
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