Burkina : le procès des membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré doit avoir lieu d’ici fin mars 2017

La Haute Cour de justice va juger avant fin mars les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, poursuivis pour la répression des « jours de colère » d’octobre 2014 qui avait fait 24 morts et 625 blessés, essentiellement à Ouagadougou, a-t-on appris jeudi. L’ancien chef de l’État, Blaise Compaoré, qui assurait les fonctions de ministre de la Défense, est également visé par la justice.

Publié le 16 février 2017 Lecture : 2 minutes.

Ces ministres sont poursuivis pour assassinat, complicité d’assassinat, coups et blessures lors de la répression de l’insurrection populaire contre Blaise Compaoré. Le bilan officiel avait fait état de 24 morts dans tout le pays, dont 19 des suites de complications de blessure par « balle, noyade ou asphyxie » ou encore « complications de traumatisme ou de brûlure grave »

« Nous voulons tenir le procès d’ici à fin mars prochain, qui me semble un délai raisonnable. Le dossier est fini », a expliqué à Jeune Afrique Armand Ouédraogo, procureur général près la Haute Cour de justice.

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La justice reproche aux inculpés d’avoir, en Conseil de ministres, fait appel à l’armée pour réprimer les manifestants hostiles à la modification de l’article 37 de la Constitution par le Parlement réuni le 30 octobre 2014.

34 membres du gouvernement poursuivis

Ce jour-là, des centaines de milliers de personnes avaient mis à sac l’hémicycle ainsi que les domiciles de proches du régime. Les violences qui avaient suivi s’étaient soldées par 14 morts. « Le Premier ministre [d’alors, Luc Adolphe Tiao,] a signé une réquisition complémentaire spéciale qui autorise les militaires à faire usage de leurs armes. « Les ministres ont donné les moyens à ceux qui ont commis ces assassinats durant les journées troubles de le faire », a déclaré Armand Ouédraogo.

Au total, 34 personnes membres du dernier gouvernement sont poursuivies pour leur responsabilité supposée dans la répression sanglante des manifestations des 30 et 31 octobre 2014 qui ont provoqué la chute du président Compaoré.

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Sept anciens ministres dont le président Compaoré n’ont pas répondu aux convocations du juge. Il s’agit des ex-ministres Salif Kaboré (Mines), Lucien Marie Noël Bembamba (Économie), Koumba Barry/Boly (Éducation nationale), Salif Ouédraogo (Environnement), Tinga Jeremy Ouédraogo (Ressources animales) et Assimi Kouanda, ministre chargé de missions à la Présidence.

Blaise Compaoré inculpé en tant que ministre de la Défense

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L’ancien chef de l’État, qui assurait également les fonctions de ministre de la Défense, est mis en cause. « Blaise Compaoré est poursuivi en sa qualité de ministre de la Défense qui a assisté au Conseil de ministres qui a autorisé la réquisition ». Il sera donc jugé par contumace car « on peut le juger par défaut et après demander son extradition s’il est reconnu coupable », assure Ouédraogo.

Dans le même dossier, des militaires, dont au moins un officier, issus pour la plupart de l’ex-régiment de sécurité présidentielle, ont été inculpés pour leur implication présumée dans les tueries par le tribunal de grande de Ouagadougou. Ceux-ci croupissent actuellement à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou.

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