Agriculture : la propagation de chenilles légionnaires inquiète les États africains au plus haut niveau
L’ONU a prévenu jeudi que l’invasion de chenilles légionnaires qui détruit déjà les plantations de céréales de plusieurs pays d’Afrique australe pourrait rapidement se propager à toute la région, menaçant la sécurité alimentaire et le commerce. L’Afrique de l’Ouest est également exposée.
![Les agriculteurs sont victimes des ravages de cette larve qui s’attaque au maïs, au blé, au millet ou au riz © Austin Bachand/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/02/17/chenilles-onu.jpg)
Les agriculteurs sont victimes des ravages de cette larve qui s’attaque au maïs, au blé, au millet ou au riz © Austin Bachand/AP/SIPA
« C’est probablement seulement une question de temps avant que la plupart de la région ne soit affectée », a averti David Phiri, le coordinateur régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en conclusion d’une réunion d’urgence à Harare.
« L’Afrique australe est l’épicentre du problème de la chenille légionnaire d’automne mais d’autres pays déjà touchés en Afrique de l’Ouest sont aussi exposés au risque », a souligné David Phiri, qui a plaidé pour une meilleure prévention au niveau transfrontalier.
« Et ce qui est encore plus inquiétant, c’est que ce nuisible pourrait y rester », a-t-il poursuivi.
« Augmenter la coopération pour combattre la chenille »
Experts et représentants de treize pays d’Afrique étaient réunis dans la capitale zimbabwéenne depuis mardi pour trouver des solutions contre l’invasion de la « chenille légionnaire d’automne », originaire des Amériques et récemment arrivée en Afrique.
Les participants à la réunion se sont mis d’accord pour « augmenter la surveillance, la coopération et le partage d’informations pour combattre la chenille », selon leur déclaration finale.
Les conséquences de cette propagation pourraient être « catastrophiques » en termes de sécurité alimentaire, selon la FAO.
Les agriculteurs de Zambie, du Zimbabwe, d’Afrique du Sud mais aussi du Ghana sont victimes des ravages de cette larve qui s’attaque au maïs, au blé, au millet ou au riz, aliments de base dans une région déjà handicapée par trois années de rude sécheresse.
Résistance
Toujours selon David Phiri, le Brésil alloue 600 millions de dollars chaque année pour contrôler la propagation de cette chenille.
La Zambie et le Zimbabwe ont distribué des pesticides dans des provinces affectées. Sur le continent américain, des chenilles ont cependant développé une résistance à l’insecticide.
Les premiers spécimens de cette larve ont été repérés l’an dernier au Nigeria et au Togo. Certains experts les soupçonnent d’avoir traversé l’Atlantique à la faveur d’importations aériennes de plantes sud-américaines.
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