Drépanocytose : vers un dépistage plus rapide et moins coûteux

Dans le cadre du congrès mondial sur la drépanocytose qui se tient en Inde jusqu’à vendredi, trois chercheurs africains présentent les résultats de leur étude sur un test de dépistage rapide, utilisé au Togo, au Mali et en République démocratique du Congo.

Drepatest, le test de dépistage rapide étudié par trois chercheurs africains. © Fondation Pierre Fabre

Drepatest, le test de dépistage rapide étudié par trois chercheurs africains. © Fondation Pierre Fabre

Aïssatou Diallo.

Publié le 24 février 2017 Lecture : 2 minutes.

« La drépanocytose est encore une maladie que l’on évoque seulement à l’occasion de la journée mondiale du 19 juin », déplore Léon Tshilolo, directeur du centre hospitalier Monkole de Kinshasa, en RD Congo. Pourtant, chaque année, cette maladie génétique fait des ravages en Afrique.

Anémie, difficultés respiratoires, douleurs aux os, migraines… Les effets de la drépanocytose sur la santé sont très graves. La moitié des enfants qui en sont atteints meurent avant l’âge de 5 ans, faute de traitement adapté.

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« Très peu de pays peuvent s’enorgueillir d’avoir un véritable programme de lutte contre la  drépanocytose, et encore moins de lui consacrer un budget conséquent », assure le médecin, qui plaide pour l’instauration d’un dépistage systématique pour tous, précoce et subventionné. « Détecter tôt la drépanocytose permet de prendre en charge les malades. »

C’est pour cela qu’en partenariat avec la Fondation Pierre Fabre, qui lutte contre la drépanocytose en Afrique, des scientifiques du Togo, du Mali et de la République démocratique du Congo mesurent les performances d’un test de dépistage rapide, le Drepatest.

Moins cher que le dépistage classique

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Ce test a été développé par un laboratoire américain, mais les scientifiques africains veulent vérifier son efficacité en Afrique, dans des conditions climatiques différentes de celles dans lesquelles le test a été mis au point. Les professeurs Dapa Diallo du Mali, Yvon Segbena du Togo et Léon Tshilolo de la RDC ont ainsi étudié 2 666 cas dans les trois pays concernés, depuis mai 2016.

« En prélevant une goutte de sang, on peut savoir en deux minutes si le patient est drépanocytaire ou non. Le test est aussi fiable que les techniques de référence comme l’électrophorèse et beaucoup moins cher », confie Yvon Segbena. Dans des pays où le dépistage est freiné par les difficultés d’accès aux laboratoires d’analyses et par leurs coûts, cette technique pourrait révolutionner les dépistages.

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50 millions de personnes dans le monde sont porteuses du trait drépanocytaire. En d’autres termes, elles ont hérité du gène mutant d’un de leurs parents et sont susceptibles à leur tour de transmettre cette affection génétique de l’hémoglobine à leur descendance. Mais la drépanocytose touche surtout des populations en Afrique, aux Antilles, en Inde, au Moyen-orient et autour du bassin méditerranéen. En 2006, l’OMS estimait à 15 à 30% le taux de prévalence du gène en Afrique de l’ouest. Dans certains pays d’Afrique, 2% des nouveaux-nés sont drépanocytaires.

Lorsqu’on en est atteint, les globules rouges qui ont normalement une forme circulaire, ressemblent à des faucilles, ce qui les empêche de circuler normalement dans les artères et vaisseaux sanguins. Ils peuvent les boucher et ainsi empêcher le ravitaillement du corps en oxygène.

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